Hôpitaux : un afflux de malades de l'Est

Des dizaines de migrants d'Europe de l'Est atteints d'une forme résistante de la tuberculose viennent se faire soigner en France.
Des dizaines de migrants d'Europe de l'Est atteints d'une forme résistante de la tuberculose viennent se faire soigner en France. © Max PPP
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Ils sont tous atteints d'une forme résistante de la tuberculose. Les autorités s'inquiètent.

L'info. Les hôpitaux parisiens tirent la sonnette d'alarme. Depuis plusieurs mois, ils reçoivent de plus en plus de patients, venus d'Europe de l'Est, atteints de tuberculose XDR, une forme très résistante de la maladie, révèle Le Figaro.  Outre le coût élevé de leur prise en charge, le risque de contagion inquiète les autorités sanitaires.

La maladie. Le premier patient est arrivé aux urgences de la Pitié-Salpêtrière en janvier 2012. Depuis, ils sont des dizaines, originaires de Géorgie, de Tchétchénie ou encore de Russie, à avoir été soignés dans les hôpitaux parisiens. Leur point commun : un état de santé très dégradé par plusieurs mois, voire de nombreuses années, de tuberculose "totorésistante", c'est-à-dire résistante aux remèdes connus. "Ces tuberculoses multirésistantes sont la conséquence des thérapeutiques antérieures mal conduites, inadaptées, ou arrêtées trop tôt : le bacille devient résistant et se transmet à d'autres personnes avec sa résistance", explique au Figaro le Pr François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié.

Les risques de contagion. Outre la barrière de la langue, qui complique le travail des médecins, les soignants se heurtent aussi à des patients qui ne comprennent pas toujours l'utilité du confinement pour éviter la contamination. Certains n'hésitent pas à sortir de leur chambre, sans masque, pour se promener dans l'hôpital et même à l'extérieur, en prenant le métro.

D'après Le Figaro, 54 personnes seraient actuellement atteintes de tuberculose XDR en France. Un chiffre qui inquiète puisque entre 1996 et 2006, les autorités sanitaires n'avaient recensé que 14 cas.

Le problème financier. Outre le risque sanitaire, les hôpitaux s'inquiètent également du coût de ces prises en charge. Les patients qui arrivent d'Europe de l'Est n'ont pas les moyens de payer leur traitement. Ils sont pris en charge pendant trois mois par la Sécurité sociale puis peuvent bénéficier de l'aide médicale d'Etat. Selon Le Figaro, chaque journée d'hospitalisation coûte 1050 euros, sans compter les médicaments, les examens ou encore les actes chirurgicaux. "Cette augmentation du nombre de cas est préoccupante. On a une obligation humanitaire mais on a des prises en charge extrêmement lourdes qui nous posent des problèmes importants dans nos structures hospitalières", s'inquiète sur Europe 1 le Pr Bricaire.

La crainte d'un réseau. Devant l'augmentation du nombre de malades, les médecins, mais surtout les autorités, redoutent désormais que des personnes peu scrupuleuses aient mis en place des réseaux illégaux. D'après Le Figaro, le ministère de la Santé, le Quai d'Orsay et le ministère de l'Intérieur ont mis en place une cellule de crise.