Honoraires : le gouvernement insiste

Après avoir annoncé la fin des négociations, les différentes parties ont accepté de refaire un tour de table, à l'appel du gouvernement.
Après avoir annoncé la fin des négociations, les différentes parties ont accepté de refaire un tour de table, à l'appel du gouvernement. © MAXPPP
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Thomas Morel avec Olivier Samain et agences , modifié à
Après 18 heures et un échec, le gouvernement renvoie tout le monde à la table de négociations.

Le gouvernement n'est pas décidé à laisser les négociations sur les dépassements d'honoraires échouer. Alors que le dialogue semblait rompu pour de bon entre médecins, Assurance maladie et complémentaires en tout début d'après-midi, l'exécutif a demandé à tout le monde de reprendre la discussion.

Tout semblait pourtant fini pour de bon. "L’Assurance maladie est allée au bout de ce qu’elle pouvait proposer", avait ainsi déclaré Frédéric van Roekeghem, directeur de cet organisme, mardi après-midi à la sortie d'un énième table ronde, plus de 18 heures après son début. De leur côté, les syndicats de médecins refusaient de signer le texte qui leur était présenté, dénonçant une "stigmatisation des professionnels de santé". Selon Jean-Paul Hamon, de la Fédération des médecins de France, la faute en reviendrait aux complémentaires, accusées de "ne rien vouloir lâcher". Même son de cloche à la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), principal syndicats des médecins libéraux, qui a regretté "des interlocuteurs qui n’ont pas joué le jeu. (…) on a des complémentaires absolument pas prêtes à investir."

Pas si loin d'un accord...

Un avis pas vraiment partagé par les mutuelles, représentées par la Fédération nationale de la mutualité française, qui reproche aux médecins "une dérive à l’œuvre depuis 30 ans qui a peu à peu miné les remboursements de l'assurance maladie et mis en péril l'accès aux mutuelles et aux soins."

Dans la matinée, l'accord avait pourtant été proche. En milieu de matinée, mardi, la plupart des points de discorde semblaient avoir été levés, notamment sur le montant maximal autorisé pour un dépassement d'honoraires. L’Assurance maladie s’était même engagée à mieux rémunérer les médecins respectant les tarifs réglementés de la Sécurité sociale. Fort de ces progrès, le gouvernement a donc rappelé tout le monde sur-le-champ : "Le gouvernement nous a déjà rappelé alors que nous étions à (l'aéroport d')Orly", a déclaré Philippe Cuq, président de l'Union des chirurgiens de France (UCDF), l'un des cinq syndicats représentatifs des médecins. Pour ceux qui espéraient se reposer un peu après une longue nuit, il faudra encore attendre...

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