"Heureuse de reprendre une vie libre"

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Hélène Favier , modifié à
De retour en France, elle a remercié le président et rendu hommage aux détenus iraniens.

De retour en France, après avoir été retenue 10 mois en Iran, Clotilde Reiss a remercié ceux qui ont "défendu" son "innocence", dimanche sur le perron de l'Elysée.

De "l'émotion" et de "la force"

"Je suis heureuse d'être dans mon propre pays. (...) Heureuse de reprendre une vie libre", a ajouté la jeune femme de 24 ans, à l'issue d'un entretien d'une vingtaine de minutes avec le président, qu'elle a remercié pour son "soutien".

"C'était pour moi beaucoup beaucoup d'émotion et de la force pour surmonter cette épreuve", a également expliqué la jeune femme.

Deux de ses codétenus exécutés

Puis la jeune universitaire a évoqué l'Iran. "Je pense aussi aux Iraniens (...). Je tiens notamment à rendre hommage aux codétenus qui étaient avec mois pendant un mois et demi à Evin (prison du nord de Téhéran, NDLR), qui m'ont traitée comme leur soeur", a-t-elle raconté avant d'évoquer avec émotion le sort de "deux hommes qui ont été exécutés en janvier 2010 et qui étaient assis à mes côtés le jour du procès public que vous avez tous vu à la télé".

"Je pense bien à eux parce que j'ai été bouleversée par leur histoire et aujourd'hui libre dans mon pays, mes pensées se tournent vers eux", a-t-elle conclu.

Sarkozy remercie Lula, Wade, Assad

De son côté Nicolas Sarkozy a remercié, dans un communiqué, les présidents brésilien Lula da Silva, sénégalais Abdoulaye Wade et syrien Bachar al Assad, "pour leur rôle actif" dans cette libération. Après son entretien avec le chef de l'Etat, Clotilde Reiss a rejoint la résidence Marigny, tout près de l'Elysée, où elle doit se reposer toute la journée. Cette résidence accueille habituellement les chefs d'Etat et de gouvernement étrangers en visite en France.

Condamnée pour "espionnage" à deux peines de cinq ans de prison chacune, la jeune lectrice de l'université d'Ispahan a vu samedi sa peine commuée en une amende de 285.000 dollars (environ 230.000 euros). Emprisonnée durant un mois et demi à la prison d'Evin, dans le nord de Téhéran, après son arrestation, Clotilde Reiss avait ensuite été assignée à résidence, en août 2009, à l'ambassade de France, dans la capitale iranienne.