Grippe : comment éviter l'hécatombe ?

"La vaccination anti-grippale est une bonne vaccination", selon le François Bricaire, le chef du service maladie infectieuse à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière.
"La vaccination anti-grippale est une bonne vaccination", selon le François Bricaire, le chef du service maladie infectieuse à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière. © MAX PPP
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Frédéric Frangeul avec Eve Roger , modifié à
Un spécialiste recommande la prévention et la vaccination, notamment à l’égard des plus âgés.

51.000 décès l'an dernier contre 46.000 pour une année classique. La vague de froid et la grippe ont causé une importante surmortalité l'hiver dernier, notamment chez les personnes âgées. Plusieurs facteurs ont été mis en avant pour expliquer ce phénomène : une longue vague de froid, une mutation du virus de la grippe et une faible vaccination. Mais quelles mesures faut-il mettre en place pour éviter que ne se reproduise une telle hécatombe ?

"La vaccination anti-grippale est une bonne vaccination"

"C'est très difficile de faire des prévisions en matière d'infections saisonnières et en matière de grippe notamment", prévient François Bricaire, le chef du service maladie infectieuse à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris. Mais, pour ce spécialiste, la meilleure arme est avant tout la vaccination anti-grippale. Celle-ci est "une bonne vaccination même si, depuis quelque temps et après la pandémie de grippe, sa réputation a beaucoup souffert", souligne-t-il au micro d’Europe 1.  

"L’hiver dernier, la diminution du nombre de vaccinés a été constatée et a sans doute été tout à fait néfaste", déplore François Bricaire. "Donc, c'est sur ce genre d'action qu'il faut mener une campagne pour que les gens acceptent une vaccination, et surtout les personnes les plus fragiles et les plus âgées", insiste-t-il.

"Agir sur la prévention de la grippe"

De fait, la surmortalité survenue l’hiver dernier touche plus particulièrement les personnes âgées de plus de 85 ans, avec 2.850 décès en excès (+18%) chez les personnes âgées de 85 à 94 ans et un millier de décès en excès (+31%) chez les personnes de 95 ans ou plus. "C’est sur une prévention de la grippe qu’on peut agir", rappelle François Bricaire.

Toutefois, ce spécialiste n’est pas favorablement à la mise en place d’un "plan grippe". A chaque fléau potentiel, on pourrait suivre un plan", explique François Bricaire. Selon lui, la solution passe d’abord par "des campagnes assez globales de prévention et d’organisation des moyens pour faire en sorte que les gens soient informés au moment où il apparaît quelque chose".