Georges Charpak, "combattant du savoir"

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Le prix Nobel est décédé mercredi fait savoir son entourage dans le carnet du Figaro.

Le physicien français Georges Charpak est mort mercredi à Paris à l'âge de 86 ans, a-t-on appris jeudi dans le carnet du Figaro dans lequel son entourage a publié un faire-part de décès.

Né en Pologne le 1er août 1924, Georges Charpak s'engage durant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance. En 1943, il connaît la captivité, au camp de concentration de Dachau, en Allemagne, où il est interné durant un an. Il obtient la nationalité française en 1946.

Un Nobel pour "un petit machin"

Après des études de physique nucléaire au Collège de France, il rejoint le CNRS, puis le Cern de Genève, où il met au point la "chambre proportionnelle multifils", un détecteur de particules. Cette invention, que le scientifique décrit modestement comme "un petit machin", est récompensée en 1992 d'un prix Nobel.

Regardez ce reportage de 1992 :

Sa carrière se développe d'abord dans le domaine de la physique nucléaire, puis dans celui de la physique des particules de haute énergie. S'ils contribuent à la conception et la réalisation de détecteurs de particules élémentaires utilisés dans les laboratoires du monde entier, ses travaux permettent également une application des méthodes employées en physique nucléaire à des problèmes de médecine et de biologie.

Vulgariser un domaine ardu

Désireux de vulgariser la science, ce professeur émérite, membre de l'Académie de sciences, s'est fait connaître du grand public grâce à plusieurs ouvrages visant à rendre son domaine accessible au plus grand nombre. Dans ce même esprit, il copréside le lancement en 1995 du programme "la main à la pâte", destiné à repenser l'enseignement des sciences à l'école primaire.

Le président Nicolas Sarkozy a salué jeudi "l'homme engagé, le résistant, le combattant infatigable du savoir et du progrès". Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a lui évoqué une "immense figure de la pensée de la science et de la recherche française".

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, a déploré "une immense perte pour les scientifiques de notre pays et au-delà, pour tous ceux qui, comme lui, voient dans la marche de l'esprit scientifique l'une des meilleures raisons de garder confiance dans l'humanité", dans un communiqué. Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale a lui salué "un grand chercheur et un grand savant qui, par ses travaux et son enthousiasme, réussit à populariser un domaine ardu de la physique, celui des particules élémentaires".

Selon ses volontés, les obsèques auront lieu "dans l'intimité exclusive se la famille".