Ex-clandestin, il recherche son bienfaiteur

Paul N'Djock est arrivé clandestinement en France en 1997, dans le port de Ouistreham. Il cherche aujour'hui l'homme qui lui est venu en aide.
Paul N'Djock est arrivé clandestinement en France en 1997, dans le port de Ouistreham. Il cherche aujour'hui l'homme qui lui est venu en aide. © MaxPPP
  • Copié
Frédéric Frangeul avec Matthieu Bock , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Un ancien clandestin camerounais recueilli par un Français souhaite le retrouver.

Un appel. C’était il y a 16 ans, mais Paul N’Djock s’en souvient comme si c’était hier. Agé de 14  ans, cet immigré clandestin vient de débarquer dans le port de Ouistreham, en Normandie, caché dans un container à bord d’un cargo grec. Ne sachant où aller, il est recueilli par un couple de Normands dont il a aujourd’hui perdu la trace. Il raconte son histoire et lance un appel pour le retrouver et les remercier.

>> A LIRE AUSSI : Clandestin à 14 ans, il veut remercier ses bienfaiteurs

"Il m'a tendu la main". Les souvenirs de son arrivée en France sont très précis dans la mémoire de Paul. "On descend et on sort du bateau vers 23 heures. Je m’en souviens car il faisait très froid", confie-t-il au micro d’Europe 1. "Il y a ce café où je rentre, alors que je viens juste de sortir du bateau. Je dis "bonsoir", sans savoir où aller". Il évoque alors son bienfaiteur, dans un récit empreint d’émotion. "Avec un naturel incroyable, il a terminé son café et s’est approché de moi. Il m’a tendu la main et m’a dit : "viens". C’est la première personne qui m’a dit "bienvenue en France" ", raconte Paul, qui a désormais la nationalité française et travaille dans la finance à Londres.

"La première personne qui m'a dit : "bienvenue en France" " :

Un ex-clandestin veut retrouver son bienfaiteur...par Europe1fr

La première nuit en France. "Il inspirait une telle confiance qu’il ne donnait pas de raison de m’inquiéter ou de me soucier de quoi que ce soit", se souvient l’ancien clandestin. Quelques détails pourraient aider le bienfaiteur à se reconnaître. "Il y avait un bébé dans la maison et son épouse nous a demandé de ne pas faire de bruit car il dormait", explique Paul. "Cette dame nous souriait, comme si elle nous attendait vraiment. Elle a préparé quelque part un lit de fortune et nous préparé à manger. C’était ma première nuit en France et je pense qu’à partir de ce moment-là, mon parcours a été couronné de chance", se réjouit Paul.

"Qu'il prenne contact avec moi". Le couple a alors pris le jeune clandestin en charge avant de le mettre dans un train à destination de Paris. Là, Paul a été arrêté par la police avant d’être placé dans un internat en Dordogne. Toutes les personnes qui l’ont aidé durant ces années, il les a retrouvées. A l’exception de son bienfaiteur normand. "Je voudrais lui dire qu’il prenne contact avec moi et que je n’ai pas oublié. Il a eu envers moi un geste naturel qui a mis des fondations en moi et a construit le reste de mon éducation.  Je voudrais vraiment le remercier, où qu’il soit". L’appel est lancé.