Euthanasie : une mère écrit à Sarkozy

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avec Alain Acco , modifié à
Avant sa mort, elle demandait au chef de l’Etat de s’occuper de son fils tétraplégique.

"Monsieur le Président, je vous en supplie, prenez soin d'Eddy comme si c'était votre fils". Dans une lettre à Nicolas Sarkozy, révélée mardi par le quotidien régional Paris-Normandie, Michèle de Somer, décédée vendredi d’un cancer à l’âge de 57 ans, demande au chef de l’Etat de trouver une place dans un établissement spécialisé, pour son fils tétraplégique, âgé de 33 ans.

"Elle voulait libérer Eddy"

Au départ, Michèle de Somer "voulait faire un 'acte d’amour' comme elle disait, en libérant Eddy, commettre un acte d’euthanasie actif parce que son fils est tétraplégique", raconte à Europe 1 son avocat, Me Fabien Picchiotino. "Malheureusement, elle a été extrêmement malade. Elle n’a pas eu le courage et le temps de faire ce qu’elle voulait, de libérer Eddy. Donc elle a rédigé une lettre à l’attention de Nicolas Sarkozy qu’elle m’a demandé de lui adresser", détaille-t-il.

Cette mère avait abandonné ses activités en 2001 pour s'occuper à plein temps de ce fils devenu tétraplégique à la suite d'un accident de cyclomoteur. "Depuis 10 ans, la vie de la famille tournait autour d’Eddy. Il faut s’en occuper à plein temps", raconte Me Picchiotino.

Relancer le débat sur l’euthanasie

Sachant qu’elle allait bientôt mourir, "elle voulait que son fils puisse bénéficier d’un établissement spécialisé parce qu’aujourd’hui, il est sur liste d’attente. Il n’y a pas assez de places et il y a des années d’attente avant qu’Eddy ne puisse bénéficier d’un établissement comme celui-là", plaide Me Picchiotino. "Je crois que c’est indispensable qu’une place soit trouvée pour Eddy. Ça n’est pas envisageable que ses frères et sœurs s’occupent de lui comme le faisait leur maman", poursuit-il.

Aussi, par sa missive, Michèle de Somer voulait rouvrir le débat sur l’euthanasie. Selon son avocat, elle avait sollicité son concours, ces derniers mois, pour savoir ce qu'elle encourait si elle commettait un acte d'euthanasie active. "Elle estimait que les politiciens, les médecins, qui se prononcent contre l’euthanasie active ne comprenaient rien aux problèmes, que c’est facile de dire ‘je suis contre’. Elle voulait relancer le débat", résume son avocat.

"Peut-être que cette maman n’a pas eu la courage qu’a eu Marie Humbert de libérer son enfant par amour, peut-être qu’elle n’a pas eu cette force, cette volonté de passer à l’acte", confie son avocat. La lettre devrait être transmise à l’Elysée mardi ou mercredi.