Essonne : le suspect nie toute implication

Détenu depuis décembre pour le meurtre d'une jeune femme, il a été entendu mercredi par un juge.
Détenu depuis décembre pour le meurtre d'une jeune femme, il a été entendu mercredi par un juge. © Maxppp
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avec AFP
Détenu depuis décembre pour le meurtre d'une jeune femme, il a été entendu mercredi par un juge.

L'audition aura duré trois heures. De 9h30 à 12h30, Michel Courtois, soupçonné d'avoir tué une femme en novembre dernier a répondu aux questions du juge. Le quadragénaire a nié tout implication, a souligné son avocat Me Meydiot, à la sortie du cabinet du juge d'instruction : "Ces trois heures d'audition, ça ne s'est pas forcément bien passé sur le plan des réponses, mais c'est toujours la même position: il n'a rien fait, il n'a pas de moto, il ne connaît pas celui qui est dehors et qui court toujours".

En relation avec la victime depuis 2077

Michel Courtois, 46 ans, est originaire de Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine. L'homme a entretenu ce que le parquet d'Evry décrit comme une "relation affective, amoureuse" avec la victime, Nathalie Davids, 35 ans. Une relation qui durait depuis 2007, toutefois décrite comme "épisodique" par une source policière.

Le corps de cette laborantine avait été retrouvé le 27 novembre 2011 criblé de sept balles d'un pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm, dans le parking de sa résidence d'un quartier calme de Juvisy-sur-Orge. Le tueur s'était enfuit en moto.

Pour ce premier meurtre, Michel Courtois s'était alors rendu à la police et avait avoué lors de sa garde à vue. Mais mi-décembre, devant le juge d'instruction, il se rétracte. A son avocate, il explique ses aveux initiaux par des "pressions" en garde à vue.

Mis en cause par des traces de poudres

Ce revirement ne convainc guère les enquêteurs. Michel Courtois a un mobile et est mis en cause par des traces de poudre relevées sur ses vêtements et pouvant correspondre aux munitions ayant tué Nathalie Davids. Des traces qui peuvent s'expliquer autrement selon Me Meydiot: "Il explique qu'il soude souvent".

"La position de mon client c'est qu'il n'a pas tué Nathalie Davids pour la simple et bonne raison qu'il ne sait pas conduire une moto, qu'il ne sait pas monter sur une moto et qu'il n'a jamais tenu d'arme dans la main", insiste Me Meydiot.

Trois autres meurtres mystérieux

Le dossier se complique singulièrement dans les quatre mois qui suivent ce premier assassinat. Alors que Michel Courtois est en détention à Fleury-Mérogis, l'arme utilisée le 27 novembre, va tuer trois autres victimes, dans un rayon de moins de dix kilomètres. Le 22 février à Juvisy-sur-Orge, dans le même parking, un voisin de Nathalie Davids, Jean-Yves Bonnerue, s'écroule, mortellement atteint d'une seule balle cette fois. Les enquêteurs pensent que Jean-Yves Bonnerue n'était pas ciblé. Ils sont convaincus que la victime est descendue au mauvais moment.

Mais ces deux premières victimes ont au moins un lien : elles vivaient au même endroit. Pour les deux suivantes, abattues le 17 mars et le 5 avril à Ris-Orangis et Grigny, dans le hall de leur immeuble, le mystère est entier. Rien ne semble relier Marcel Brunetto, 81 ans, et Nadjia Boudjemia-Lahcene, citoyens également "sans histoires", à Nathalie Davids et Jean-Yves Bonnerue.

Des meurtres commandités depuis sa prison ?

Michel Courtois a-t-il pu commanditer depuis sa geôle ces meurtres, pour lesquels il avait le meilleur des alibis, dans l'espoir de s'exonérer du premier? C'est une des pistes envisagées par les enquêteurs. C'est "un personnage assez bourru, mais de là à dire qu'il a été commanditaire, j'ai un peu du mal à le croire. Maintenant c'est mon impression, et elle peut être complètement fausse", répond prudemment Me Meydiot.