En pré-retraite, il doit retourner bosser

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avec Emilie Denêtre , modifié à
Avec la réforme, un salarié a découvert qu’il lui manquait quatre mois de cotisation.

A peine promulguée, la réforme des retraites a des implications très concrètes pour les salariés. Roger Le Bris vient d’en faire les frais. Cet employé du Crédit mutuel Arkéa, en Bretagne, avait pu, en août dernier, anticiper son départ à la retraite d'un an, grâce à la signature dans son entreprise d’un compte épargne temps, "Cap avenir", régulièrement approvisionné par des RTT et des congés.

La loi tout juste promulguée, Roger le Bris est allé se renseigner sur Internet pour décortiquer le texte. Et là, mauvaise surprise : il a beau avoir cumulé tous les trimestres nécessaires, avec la nouvelle loi, il ne pourra légalement toucher sa retraite à taux plein qu'à partir de 60 ans et 4 mois. L’employé du Crédit mutuel Arkéa va donc demander à être… réembauché pour quatre mois.

"Pour me réadapter, ça va être sportif ! "confie t-il :

Au-delà de sa motivation personnelle, Roger Le Bris se demande ce que la banque va bien pouvoir lui faire faire. "Des mots croisés, des sudoku", ironise le pré-retraité.

Le cas de Roger le Bris est loin d’être isolé. Une soixantaine de salariés du Crédit Mutuel seraient concernés. Certains devraient reprendre le travail pour 4, 8, voire 12 mois (le laps de temps entre la fin de leurs congés payés et leur retraite). Des employés à réintégrer l’espace de quelques mois alors même que des embauches ont déjà eu lieu pour remplacer les préretraités.