Emotion aux obsèques de Frêche

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avec Yann Terrou et agences , modifié à
Près de 5.000 personnes ont assisté aux funérailles de Georges Frêche mercredi à Montpellier.

Le cercueil était recouvert du drapeau français, entouré par des professeurs de droit en toge, anciens collègues de Georges Frêche, lui-même agrégé et spécialiste de droit romain. Les obsèques du président de la région Languedoc-Roussillon, décédé dimanche, se sont déroulées mercredi matin en la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier.

La foule, massée en grand nombre sur le parvis et même dans les rues adjacentes, a applaudi le cercueil, à son arrivée à 10h15. La cérémonie a débuté par une procession au son d'une "Fugue" de Bach, jouée par l'orchestre symphonique de Montpellier, que le président de la région Languedoc-Roussillon avait contribué à créer. Un écran géant avait été installé sur le parvis de la cathédrale pour permettre aux anonymes de suivre la cérémonie.

"Qui était-il vraiment ?"

"Le deuil a saisi toute la ville de Montpellier depuis dimanche soir et touche chacun, quelles que soient ses convictions", a déclaré l'archevêque de Montpellier, Mgr Pierre-Marie Carré, en préambule. "Quand une vie si bien remplie s'arrête, chacun se demande où est la vérité de cet homme (...) Au-delà des apparences, de toutes les postures médiatiques, qui était-il vraiment ?", a-t-il ajouté, évoquant la personnalité complexe, honnie ou admirée, de Georges Frêche.

Plusieurs de ses amis se sont ensuite exprimés, notamment Yvan Séverac, son chauffeur pendant son mandat de maire (1977-2004), visiblement ému : "j'ai passé 27 ans auprès de lui et je ne pouvais pas le laisser partir sans lui dire combien j'ai apprécié le patron qu'il était, l'homme courageux, déterminé, travailleur, mais aussi l'homme sensible et de coeur".

"Il parlait parfois trop fort, parfois trop librement"

Raymond Dugrand, ancien adjoint à l'urbanisme, a lui aussi rendu un hommage appuyé, applaudi par le public: "il n'a fait que travailler pour les autres, bien des injustices ont été faites sur son compte. Il parlait parfois trop fort, parfois trop librement, mais on a tellement mal interprété ce qu'il a pu dire".

A la fin de la cérémonie, deux chansons chères à Georges Frêche, Le temps de cerises et Douce France, ont retenti dans la cathédrale et résonné jusque dans les rues avoisinantes.

Parmi les personnalités présentes, des élus de tous bords, comme le villepiniste Jean-Pierre Grand, les présidents de région socialistes du sud de la France, la maire de Montpellier et rivale malheureuse de Frêche aux dernières élections régionales, Hélène Mandroux. Comme prévu, Harlem Désir était le seul représentant de la rue de Solférino. L’acteur Gérard Depardieu était également présent.

Deux couronnes, l'une offerte par le parti socialiste, dont Georges Frêche avait été l'un des barons locaux avant d'en être exclu en 2007 pour ses dérapages verbaux, et l'autre au nom de Martine Aubry, première secrétaire du PS absente mercredi, avaient été déposées au pied de la cathédrale.

Georges Frêche devait ensuite être inhumé, "dans la plus stricte intimité", dans le caveau familial au cimetière de Puylaurens dans le Tarn.