Elle réclame 45.000 euros à la SNCF

La SNCF est assignée à comparaître mardi devant le TGI de Paris.
La SNCF est assignée à comparaître mardi devant le TGI de Paris. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Une jeune femme estime avoir perdu son emploi à cause des retards de train.

La SNCF devant la justice. L’entreprise ferroviaire est assignée à comparaître mardi devant le TGI de Paris par une jeune femme de 25 ans. Cette dernière assure avoir perdu son emploi à Lyon en raison des retards répétés de son train. La plaignante met ces retards sur le compte de perturbations récurrentes sur la ligne SNCF reliant Lyon à Ambérieu, où elle réside, alors même qu'elle s'était efforcée de prendre un train plus tôt, afin d'éviter tout contretemps.

Selon Jean Sivaridère, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, interrogé mardi sur Europe1, "la réclamation est légitime car il y existait un contrat de transport entre la SNCF et la victime". Et de préciser : "ici le rôle du tribunal va être d'apprécier le rôle de la SNCF sur une série de retard qui a conduit au licenciement", de la jeune femme.

"Le fonctionnement de l'entreprise perturbé"

Embauchée comme secrétaire en CDI à temps partiel dans un cabinet d'avocat de Lyon en juin 2010, la plaignante s'est vu signifier la fin de son contrat le 22 juillet 2010, au terme de sa période d'essai.

Motif invoqué : "Les nombreux retards accumulés pendant votre période d'essai en raison de votre domicile très éloigné de votre lieu de travail perturbent le fonctionnement de l'entreprise (...) La persistance de ces retards y compris pendant la période de renouvellement de votre période d'essai me contraint donc à prendre cette décision", peut-on lire dans la lettre de l'employeur.

45.000 euros de dommages et intérêts

Son avocat, Me David Metaxas, entend produire à l'appui de ces explications plusieurs bulletins de retard, allant de 5 minutes à 1 heure 15 et portant sur la période juin-juillet 2010. "C'est regrettable que quelqu'un qui vient de trouver un emploi fasse les frais de dysfonctionnements des services publics", a martelé l’avocat, qui réclame pour sa cliente 15.000 euros de préjudice moral et 30.000 euros de préjudice financier, jugeant que la SNCF n'a pas rempli ses obligations contractuelles.

En septembre 2010, la cour d'appel de Paris avait condamné la SNCF à indemniser un passager qui n'avait pu remplir ses obligations professionnelles, à la suite du retard d'un train directement imputable à l'entreprise. La direction juridique de la SNCF avait alors indiqué être visée par "environ 30 affaires de ce type par an, pour un volume de plus d'un milliard de voyageurs", et que cette condamnation n'était pas une première.