Doux : "trop d'emplois sont menacés"

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avec François Coulon , modifié à
TEMOIGNAGE - Une syndicaliste fait part de sa colère alors que la direction reste rassurante.

L'inquiétude est bien là. Un comité central extraordinaire s'est tenu mardi à Châteaulin, dans le Finistère, pour examiner le sort des 3.400 salariés du numéro un européen de la volaille, deux jours après son placement en redressement judiciaire. Alors que l'administrateur judiciaire a annoncé que les salaires de mai seraient payés dans la journée, la direction du groupe Doux avait demandé pour sa part aux syndicats de donner leur accord pour un plan de redressement. Ce qu'ils ont refusé, redoutant des suppressions d'emplois à venir.

Ce plan de redressement, Nadine Hourmant, syndicaliste FO, s'y oppose précisément en raison du manque d'informations. "On n'a aucune réponse à nos questions sur la fermeture de sites. Sur rien du tout. Rien n'est donné. On ne sait absolument rien. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Il y a trop d'inquiétude, trop d'emplois qui sont menacés", raconte à Europe 1 Nadine Hourmant.

"Si on fait ça, on est mort"

"Beaucoup de gens comptent sur nous aujourd'hui, il faut être très prudent parce qu'aujourd'hui les vautours sont autour de nous. La concurrence, ce sont les Brésiliens qui veulent le marché du congelé mais ne veulent pas des salariés. On ne peut pas laisser en l'état. Si on fait ça, on est mort", considère la syndicaliste, très remontée.

Côté direction, un porte-parole de Doux a certifié : "Nous n'avons pas pu nous engager sur le fait qu'il n'y aurait pas de plan social, mais sachez qu'aujourd'hui, ce n'est pas à l'ordre du jour". De son côté, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a demandé mardi au gouvernement de lancer une réflexion plus large, "un peu plus fondamentale" et "un peu plus structurante" sur l'avenir de la filière avicole en France, à la suite des difficultés de Doux.