Djihadistes à Marseille : "si la police nous demande, on se rend"

© MAXPPP
  • Copié
avec Alain Acco , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Imad, ami d'enfance de Mohamed Merah, a été arrêté en Turquie et renvoyé en France avec deux autres djihadistes présumés. Ils restaient libres mardi soir.  

On les a d'abord dits interpellés à Orly, puis finalement, toujours en Turquie et enfin, arrivés à Marseille mais libres. Trois djihadistes français, dont le beau-frère de Mohamed Merah, arrêtés en Turquie et renvoyés vers la France mardi, étaient toujours en liberté dans les heures qui ont suivi leur arrivée à l'aéroport de la cité phocéenne. Et pour cause : à l'atterrissage,  aucun policier n'était présent pour les accueillir, le trio a pu passer la douane sans être inquiété. Les raisons de cet imbroglio ? Une mauvaise coordination avec la police turque et le plantage du logiciel CHEOPS qui centralise tous les fichiers de police.

>> LIRE AUSSI - Gros cafouillage sur l'arrestation de trois djihadistes présumés

>> Europe 1 a pu joindre un de ces djihadistes par téléphone mardi soir. Toujours en liberté, son témoignage est ubuesque.

"Je n'ai jamais atterri à Orly"

"Je n'ai jamais atterri à Orly", tranche d'office Imad, ami d'enfance de Mohamed Merah, originaire comme lui du quartier des Izards, à Toulouse. "Nous devions prendre le vol d'Orly mais le commandant de bord a refusé. Donc nous sommes retournés dans l'aéroport. Une heure après les policiers (turcs) nous ont fait prendre un autre avion, pour une destination différente en France", raconte-t-il.

>> Ecoutez le témoignage d'Imad :

Djihadistes à Marseille : "il n'y avait aucun...par Europe1fr

"On ne sait pas trop ce qu'on doit faire"

Et depuis, le trio revenu de djihad attend. "Là cela fait entre une heure et une heure et demie que nous sommes en France. On ne comprend pas ce qu'il se passe, on ne sait pas trop ce que l'on doit faire, confie-t-il. Si la police nous demande ou bien si nous avons une convocation, on se rend : il n'y a aucun souci".

>> LIRE AUSSI - Les mesures phares du projet de loi anti-terrorisme

Les trois hommes sont en fait les premiers à être étonnés de cette situation, confie Imad. "Il n'y avait aucun policier à la frontière. Et c'est très facile de prouver notre arrivée à l'aéroport : nous sommes restés au niveau de la douane, au contrôle des passeports", assure-t-il.

"Là, je suis avec le beau-frère de Mohamed Merah".

"Là, je suis avec le beau-frère de Mohamed Merah. On est en train de manger, on profite du peu temps que nous sommes libres. On sait très bien qu'ils vont nous attraper et qu'ils vont surement nous mettre en détention", conclut Imad