Disparition de prostituées: la perpétuité pour Salameh

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avec AFP , modifié à
Patrick Salameh a été condamné pour la disparition de trois prostituées fin 2008 à Marseille et le viol d'une quatrième.

Il est présenté comme le premier tueur en série de l'histoire criminelle récente à Marseille. Patrick Salameh vient d'être condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Cet ancien chef de chantier dans le bâtiment, qui clame depuis le début de l'affaire son innocence, était jugé depuis le 17 mars pour la disparition de trois prostituées fin 2008 à Marseille et le viol d'une quatrième.

La rétention de sûreté examinée à la fin de sa peine. Cette peine est quasi conforme aux réquisitions de l'avocat général. "Devant l'énormité des crimes commis, je demande la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et de la rétention de sûreté", avait déclaré l'avocat général Gilles Rognoni dans son réquisitoire. Après 5 heures de délibération, la cour a cependant préféré ordonner que cette dernière mesure soit examinée à la fin de sa peine. Ce dispositif, instauré en 2008, consiste en un placement dans un centre socio-médico-judiciaire de prisonniers ayant exécuté leur peine, mais présente en effet un risque très élevé de récidive.

Une "hyper-normalité" apparente. Pendant toute l'audience, Patrick Salameh a arboré chaque jour un même pantalon de survêtement bleu, haut kaki et t-shirt blanc, lui donnant un air ordinaire, avec lequel tranchait seulement son regard très dur. Mais, sous l'"hyper-normalité" apparente, l'avocat général a dit déceler un des plus grands tueurs en série français. "Avec son arrestation", c'est un coup d'arrêt à l'"un des grands souffles criminels du début du 21e siècle", a-t-il souligné.

Un tueur en série manipulateur. Durant tout le réquisitoire, il a fait le portrait d'un "parasite social", n'ayant jamais travaillé, et par ailleurs violent, condamné 20 ans auparavant pour vol à main armé et actes de torture. Comme les avocats des familles de victimes la veille, il a dressé le portrait d'un tueur en série manipulateur, un "M. Hyde" caché derrière le "docteur Jekyll".