Deux directeurs d'IKEA France gardés à vue

L'entreprise familiale avait pris l'habitude d'espionner certain de ses employés.
L'entreprise familiale avait pris l'habitude d'espionner certain de ses employés. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
ESPIONNAGE -  Le directeur général, son prédécesseur et le directeur financier sont entendus dans l'enquête sur les soupçons de surveillance illicite.

L'INFO. Les directeurs général et financier d'Ikea France sont actuellement entendus par la police judiciaire de Versailles dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de surveillance illicite qui pèsent sur l'enseigne, d'après une source proche de l'enquête. Stefan Vanoverbeke et Dariusz Rychert, respectivement directeur général et directeur financier d'Ikea France, "sont depuis lundi matin en garde à vue et leur audition devrait se prolonger dans la soirée", a précisé la source, confirmant des informations de Mediapart."Ils sont entendus dans le cadre de l'enquête menée actuellement sur l'enseigne", a-t-elle encore indiqué.

Silence radio. Sollicitée, Ikea n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter ces informations. Ces auditions font suite à la perquisition effectuée début novembre au siège du groupe à Plaisir dans les Yvelines. A cette occasion, les deux dirigeants avaient été placés en garde à vue, mais ils n'avaient pas été entendus.

Le géant de l'ameublement fait l'objet depuis début 2012 d'une vaste enquête pour soupçons d'espionnage illicite de ses salariés et de ses clients. Une dizaine de personnes ont été mises en examen, notamment Jean-François Paris, responsable du département gestion du risque de 1998 à 2012, et son ancienne adjointe. De nombreuses perquisitions ont aussi été réalisées dans des enseignes franciliennes, brestoises, vauclusiennes et reimoises du groupe.

La police visée aussi. Par ailleurs, quatre fonctionnaires de police sont mis en examen dans ce dossier, soupçonnés d'avoir été rémunérés par Ikea en échange d'informations de fichiers de police Stic.Cette série d'investigations fait suite à des révélations du Canard enchaîné de février 2012 : la filiale française du suédois est soupçonnée d'avoir "fliqué" des salariés et des clients en se procurant des renseignements sur leurs antécédents judiciaires, policiers ou leurs comptes en banque.

Les syndicats FO et CGT avaient déposé plusieurs plaintes, amenant le Parquet de Versailles à ouvrir une information judiciaire en avril 2012.

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