Des défilés clairsemés pour le 1er-Mai

Les défilés du 1er-Mai en France ont été marqués dimanche par une mobilisation limitée
Les défilés du 1er-Mai en France ont été marqués dimanche par une mobilisation limitée © MaxPPP
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avec Reuters , modifié à
77.000 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur.

Cela ne restera pas comme un grand crû. Les défilés du 1er-Mai en France ont été marqués dimanche par une mobilisation limitée. A Paris, par exemple, le défilé a réuni 12.000 personnes selon la police, contre 21.000 l'an dernier. La CGT a compté pour sa part 30.000 manifestants dans la capitale.

Mobilisation du même ordre à Marseille, Toulouse, Lyon et Bordeaux où les cortèges ont réuni entre 1.200 et 5.000 personnes. Au total, le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 77.000 personnes dans les cortèges, contre 125.000 l'an dernier. La CGT avance elle le nombre de 120.000 pour ce dimanche, contre 350.000 l'an dernier.

L'échec des manifestations de l'automne contre la réforme des retraites a laissé des traces et les salariés attendent la présidentielle de 2012 pour exprimer leur ras-le-bol dans les urnes, ont avancé des syndicalistes et des personnalités de l'opposition.

"Ça va se jouer l'année prochaine", prévient Hollande

"On est à un an d'une élection très importante et beaucoup de salariés ont le sentiment que ça va se jouer l'année prochaine par les bulletins de vote, ce qui est quand même largement vrai", a déclaré François Hollande, candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle, dans le cortège parisien.

"La seconde raison, c'est qu'il y a eu beaucoup de manifestations, notamment pour les retraites, avec, hélas, le sentiment que le gouvernement n'entendait rien, mais je ne veux pas qu'on oublie cette fête et ce qu'elle signifie", a-t-il ajouté.

200 manifestations organisées dans tout le pays

Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique étaient au menu des quelque 200 manifestations organisées à travers le pays avec également un autre thème d'actualité dans les cortèges, le soutien aux soulèvements qui agitent plusieurs pays arabes. Les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa ont défilé ensemble tandis que, comme les années précédentes, Force ouvrière (FO) et la CFTC faisaient bande à part.

"Si nous n'avons pas voulu défiler avec les autres cette année, c'est parce que nous n'avons pas aimé leur attitude durant le combat pour les retraites mais aussi parce que le temps n'est pas aujourd'hui aux défilés, aux gesticulations, mais plutôt aux prises de positions concrètes", a dit le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.

Relever le défi du Front National

Les syndicats voulaient relever un autre défi, celui du Front national qui, selon de récents sondages, progresse dans le monde ouvrier. Marine Le Pen a emmené pour la première fois en présidente du Front national le traditionnel défilé du 1er-Mai à Paris où elle s'est posée en porte-drapeau des classes populaires face aux syndicats.

Aux cris de "Liberté", le thème de ce 1er-Mai frontiste, plusieurs milliers de sympathisants ont marché de la place de l'Opéra jusqu'à celle des Pyramides, où se trouve la statue de Jeanne d'Arc, égérie de l'extrême droite.