Dentistes ripoux : "c'était systématique"

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avec Aurélien Fleurot , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Une assistante dentaire décrit les actes de dentistes peu scrupuleux.

 >> L'INFO. C'est une véritable arnaque menée par des dentistes parisiens. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a indiqué mardi qu'elle menait des contrôles dans plusieurs centres de santé de Paris où, selon des révélations du Parisien,  des dentistes sont soupçonnés de pratiques illégales.

Des dentistes de ces trois centres, avaient l'habitude de poser des "prothèses dentaires céramiques multiples alors même que l'état dentaire des patients ne le nécessitait pas", selon une lettre de la CFDT-Santé de Paris adressé à l'Assurance maladie. Sous couvert d'anonymat, une ancienne assistante dentaire a témoigné  jeudi au micro d'Europe 1. Devant toutes ces dérives, elle a fini par démissionner Il y a quelques semaines.

Une arnaque à la CMU ? Cibles privilégiées des praticiens :les patients bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU), qui garantit la prise en charge de certaines prothèses.  Or, les trois centres visés par l'enquête appartiennent au Cosem, une association à but non lucratif dont les salariés, choqués par ses pratiques ont contacté l'ARS tout comme certains usagers.

 Les contrôles menés portent "à la fois sur les prises en charges médicales relevant de l'Assurance maladie" et sur "le respect de la réglementation, l'hygiène et la sécurité", a précisé l'ARS. L'Assurance maladie a simplement assuré "mener des contrôles sur les centres dentaires low-cost", qui se sont développés ces derniers mois.

 • "C'était systématique". Notre assistante dentaire, que nous nommerons Christine*, a assisté à ces pratiques. "La prothèse c'est quelque chose qui rapporte", a-t-elle expliqué au micro d'Europe 1. "C''était systématique : un patient sous le régime de la CMU avait le droit à une prothèse", a-t-elle confié expliquant devoir "chercher des bobards à raconter aux patients".

Christine décrit également la cadence de travail de ces dentistes : "j'ai vu des collègues sortir du cabinet en pleurant et en disant 'mais ce n'est pas possible, tel praticien vient de dévitaliser six dents, alors que ce n'était pas justifié'", a-t-elle assuré.  Elle explique également avoir vu des médecins sortir de leur cabinet pour guetter les patients possiblement CMU. Aujourd'hui elle se dit "écœurée" : "je n'ai pas à protéger ce praticien voyou qui fait n'importe quoi de la bouche des gens".