Démission du président de la Société de sauvetage en mer

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avec AFP

Coup de théâtre à la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) : le président Olivier Lajous a remis mardi soir sa démission lors du comité directeur de l'association réuni à Paris. Le vice-amiral d'escadre avait fait part de son intention, le 21 août dans un courrier interne, de remettre son mandat en jeu à défaut d'obtenir la confiance des instances dirigeantes sur son programme prévoyant la gratuité complète des secours en mer. L'intérim de son poste, précise un communiqué la SNSM, sera assurée par Me Jacques Armengaud, premier vice-président, jusqu'au conseil d'administration du 26 septembre.

L'amiral Lajous, ex-chef du personnel de la marine nationale, avait été élu il y a trois mois à la tête de la SNSM, un poste bénévole. Dans son courrier, il avait "prévenu qu'il remettrait son mandat en jeu le 26 septembre lors d'un conseil d'administration si on ne lui donnait pas les moyens d'exercer pleinement ses fonctions de président".

L'amiral Lajous estimait alors que l'association "aurait tout intérêt à pratiquer gratuitement les remorquages" qu'elle réalise le long des côtes françaises. "Je considère en effet que, dès lors que nous acceptons d'être rémunérés pour des actions liées à notre mission, nous en détournons le sens et nous nous mettons en situation de concurrence avec les quelques sociétés développant ces savoir-faire", expliquait-il dans sa missive. En mer, les secours aux personnes sont gratuits, mais depuis 1970, la SNSM fait payer le remorquage du bateau secouru (300 à 700 euros l'heure de remorquage selon la taille du navire).

La nouvelle "orientation stratégique" défendue par l'amiral Lajous supposerait de remettre à plat l'ensemble du budget 2014, notamment en termes de renouvellement de la flotte. Le budget annuel de la SNSM est de 25 millions d'euros, provenant à 75 % de dons, de legs et de fondations, et à 25 % de l'État et des collectivités locales. Les 1.800 remorquages réalisés chaque année par l'association représentent 5 % de son budget annuel, soit 1,25 million d'euros. Cependant, pour certaines stations locales, cette part peut atteindre jusqu'à 30 % de son budget, voire davantage. Des fonds dévolus à l'entretien des bateaux.

Certains présidents de ces stations s'inquiètent du manque à gagner si le remorquage était rendu gratuit, et de l'appel d'air que cette gratuité pourrait provoquer auprès des usagers de la mer.

La SNSM porte secours chaque année à quelque 8.000 personnes. Elle dispose à l'année de 4.500 bénévoles dans 220 stations avec 200 bateaux dont 40 canots tous temps, et de 2.000 nageurs sauveteurs également bénévoles en été.