Déchets nucléaires : A Drancy, l’incident de trop

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Alexis Toulon et Walid Berrissoul , modifié à
Un wagon de déchets nucléaires a déraillé hier à la gare de triage. Les élus demandent des mesures. 

L’incident est resté sans conséquence, mais les habitants ne décolèrent pas. Un wagon de déchets nucléaires a déraillé sans causer de fuite radioactive, lundi après-midi à la gare de triage de Drancy, en Seine-Saint-Denis. Mais dans la commune, élus et habitants s’inquiètent de la multiplication des accidents dans cette gare de triage. Au micro d’Europe 1, le maire UDI de Drancy, Jean-Christophe Lagarde lance un appel pour que des mesures soient prises rapidement et assure qu’il va porter plainte contre l’Etat.

Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l'UDI 930x620

Des rails proches des habitations. Le problème de cette gare de triage est que les 48 rails passent très près des maisons. "Les rails sont à 15 mètres des habitations", s’insurge Jean-Christophe Lagarde. De plus, Paris est à moins de dix kilomètres, ce qui n’empêche pas 13.000 wagons transportant des produits dangereux d’emprunter les rails de Drancy. "Selon une étude de l’Etat, si un trou de deux centimètres se produisait dans un wagon de chlore, et plus de 400 passent chaque année ici, en quelques minutes il y aurait des conséquences mortelles pour plus de 200.000 habitants", alarme Jean-Christophe Lagarde.

Des riverains terrifiés. Au moment de l’accident, les sirènes de la gare ont retenti et les habitants ont appelé la mairie pour savoir comment réagir. Le maire de Drancy estime que "30.000 personnes sont en danger de mort" en cas d'accident grave à Drancy. "Les habitants de Drancy et de Blanc Mesnils se sont demandé cette après-midi s’ils n’allaient pas passer Noël à l’hôpital", s’est insurgé Jean-Christophe Lagarde. "On attend qu’un accident grave se produise pour prendre des mesures après, comme à AZF ? Nous on veut des mesures avant pas après" a ajouté le maire.

Une enquête ministérielle. Le ministère des Transports assure, pour sa part, que cette gare est particulièrement surveillée et que la vitesse est limitée à 30 kilomètres heures pour ces wagons dangereux. A cela s’ajoute un arrêté préfectoral signé en avril 2013 qui interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour de la gare. Les ministres des Transports et de l'Environnement ont toutefois annoncé mardi avoir demandé au Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) "une enquête sur les raisons de l'incident", qui selon les autorités n'a pas entraîné de fuite radioactive.