Dans la tourmente, "Monsieur PV" démissionne

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avec agences , modifié à
Jean-Jacques Debacq reste sous le coup d'une enquête pour avoir fait payer ses contraventions par l'État.

Il préfère se retirer... Le préfet Jean-Jacques Debacq, responsable du traitement des infractions des radars routiers, sous  le coup d'une enquête pour avoir fait payer ses contraventions par l'État, a démissionné. C'est ce qu'a annoncé mardi Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, précisant que le haut fonctionnaire avait  "présenté sa démission au ministre de l'Intérieur" Manuel Valls, "qui l'a acceptée". L'enquête visant le préfet reste quant à elle toujours en cours.

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• Ce qui lui était reproché. Selon Mediapart, qui avait révélé l'affaire, le haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, à la tête d'une agence chargée de traiter les infractions établies par les radars routiers, aurait "fait payer par son administration - c'est-à-dire par le Trésor public - les contraventions routières du dimanche dont son véhicule de fonction, une Peugeot 508, fait l'objet". Jean-Jacques Debacq aurait également échappé au retrait de points sur son permis de conduire que les infractions auraient dû entraîner. Mediapart dit avoir retracé "une douzaine de contraventions" attachées au véhicule de fonction du préfet, "soit près de 700 euros" qui auraient été réglées par mandats administratifs.

• Pour lui, "rien d'illégal".  Interrogé par I-Télé la semaine dernière, le préfet Debacq, jurait qu'il n'avait "rien fait d'illégal". Cette démission était pourtant "la seule décision qui s'imposait", a estimé le porte-parole de l'Intérieur, précisant que le haut fonctionnaire avait "pris sa décision sans attendre les conclusions" de l'enquête qui est toujours en cours. Ces investigations ont été lancées le 30 septembre dernier par l'Inspection générale de l'administration (IGA) du ministère de l'Intérieur. Jean-Jacques Debacq, 60 ans, a été nommé en 2006 directeur du Projet interministériel de contrôle automatisé (Pica), devenu Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai). Auparavant, il était directeur adjoint de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).