Crash Yemenia : l’enquête piétine

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Fabienne Cosnay avec Julien Pearce , modifié à
Les Comores sont les seuls à pouvoir communiquer. Les autorités ne semblent pas presser.

Deux ans après le crash d'un Airbus A310 au large des Comores et alors que les boîtes noires ont été récupérées, l’enquête menée par les autorités comoriennes semble au point mort. En repêchant, fin août 2009, les boîtes noires de l’Airbus à plus de 1.200 mètres de profondeur, le bureau français d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) pensait avoir fait le plus difficile. En mai 2010, les données des boîtes ont été analysées et transmises aux autorités comoriennes.

Le BEA ne peut rien dire sur l’enquête

Depuis, plus rien ou presque. Jean-Paul Troadec, directeur du Bureau français d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), doute ouvertement que l’enquête puisse aboutir un jour. "Il n’y a pas de programme de travail, pas d’objectifs", regrette t-il, alors que "beaucoup d’éléments sont disponibles pour pouvoir commencer à expliquer les causes de l’accident". Or, seules les autorités comoriennes sont habilitées à communiquer sur l'enquête.

Stéphane Gicquel, de la Fédération des victimes d'accidents collectifs, va plus loin. Pour lui, les Comores et la compagnie Yemenia n’ont aucun intérêt à ce que la vérité éclate. "Cette enquête pourrait mettre à mal des intérêts économiques, en révélant notamment des problèmes de maintenance ou de formation des pilotes", indique Stéphane Gicquel.

Beaucoup de familles n'ont pas été indemnisées

Les conclusions de l’enquête sont déterminantes, pour améliorer la sécurité aérienne, certes, mais surtout pour indemniser les familles de victimes. Beaucoup de familles n’ont toujours pas été dédommagées. La raison avancée par la compagnie Yemenia ? L’enquête n’est pas terminée.