Les champs de blé commencent à verdir. La céréale a deux mois d’avance sur le calendrier habituel : l'épi commence déjà à monter dans la tige, ce qui est anormal à cette époque de l’année. La faute à l’hiver qui a été jusqu’à présent très doux.
Mais les prévisions météorologiques pour la semaine font craindre le pire aux agriculteurs, en particulier pour ceux qui cultivent du blé dur. La plante, qui permet de concevoir les pâtes et la semoule, est plus sensible que sa cousine le blé tendre avec lequel la farine est réalisée.
-13 degrés attendus dans certaines régions
Dans certaines régions de France des températures négatives, allant jusqu’à -13 degrés, sont attendues. Problème : à partir de -4 degrés, le blé peut geler. Le risque, c’est que ces fortes gelées détruisent une grande partie, si ce n’est la quasi-totalité, de la production de 2012.
Si cela se produit, les effets seraient terribles au niveau mondial. Car si la plante n’est pas particulièrement utilisée pour produire des aliments destinés à la France, elle est énormément exportée. "Première conséquence pour les importateurs - on pense au pays du Maghreb principalement qui consomment comme denrée de base beaucoup de blé dur - : les prix risqueraient de flamber sur ces régions-là", s’inquiète Michel Portier, directeur de la société Agritel.
Pire encore, il pourrait même y avoir pénurie de blé dur. Et Michel Portier d’espérer que la situation ne dégénèrera pas comme en 2007, lors des émeutes de la faim.
Il faut attendre juin
Reste que les agriculteurs ne sauront pas si leur production est touchée par les gelées avant juin prochain. Ils découvriront quand l’épiaison sera totale (c’est-à-dire que l’épi aurait intégralement poussé) si le développement du blé est normal ou non.
En attendant que le froid n’arrive, ils espèrent voir tomber des flocons de neige. Le manteau blanc, en recouvrant les cultures, pourraient les protéger du gel.