Contrôleur des prisons : l’hygiène est "indigne" en garde à vue

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a dénoncé les conditions d'hygiène "indignes" imposées aux personnes gardées à vue, dans des recommandations publiées mercredi au Journal officiel après une visite du commissariat de Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine.

"Les toilettes "à la turque" débordent", "une odeur nauséabonde saisit toute personne pénétrant dans une cellule même inoccupée", "les murs sont recouverts d'inscriptions et de matières diverses". C’est ce qu’a constaté le Contrôleur général des prisons, après sa visite, le 16 octobre 2008, du commissariat de Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne.

Un commissariat "exemplaire d'un certain nombre de difficultés" rencontrées ailleurs, a expliqué le Contrôleur général. Le commissariat compte quatre cellules de garde à vue et trois de dégrisement pour environ un millier de gardes à vue annuelles (sur un total de 578.000 par an en France). "Les conditions d'hygiène sont indignes pour les personnes placées en garde à vue et celles placées en dégrisement", écrit le Contrôleur dans ses recommandations parues au Journal Officiel.

Il s'agit des premières recommandations consacrées à un commissariat depuis la nomination à l'été 2008 de Jean-Marie Delarue comme autorité indépendante chargée de contrôler quelque 5.800 lieux d'enfermement (prisons, centres de rétention, hôpitaux psychiatriques, locaux de garde à vue, etc).

En tout, 50 locaux de garde à vue - 34 commissariats, 11 gendarmeries, 5 bureaux de douane - ont été contrôlés depuis son entrée en fonction. "L'objectif est d'arriver à une uniformisation par le haut", a-t-il insisté. Toute personne gardée à vue "doit pouvoir comparaître dignement devant un juge, un procureur et un officier de police judiciaire", or "la situation actuelle ne l'autorise pas", a-t-il insisté dans ses recommandations.