Condamné pour avoir accepté les chèques d'un joueur compulsif

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avec AFP , modifié à
Le jeune joueur s'est suicidé. Le buraliste de l'Oise a écopé de deux mois avec sursis.

ADDICTION. C'est un cercle vicieux, que le joueur, accro, n'a pu rompre qu'en se donnant la mort. Mardi, un buraliste de l'Oise a été condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Beauvais. Son tort ? L'homme avait accepté des chèques falsifiés du joueur, qui s'est ensuite suicidé.

• Des chèques de 53.000 et 16.000 euros. Michel Chomyn, buraliste à Trie-Château, dans l'Oise, était poursuivi pour acceptation et recel de chèques contrefaits ou falsifiés.  L'homme avait présenté à l'encaissement des chèques de 53.000 et 16.000 euros portant les signatures du père et d'un collègue d'un jeune joueur compulsif. Ces deux chèques avaient été libellés par le buraliste, sauf que les signatures avaient été contrefaites par le joueur, selon Me Virginie Bouchet, avocate de la famille du jeune homme.

• Déjà interdit de casino, il parie sur la NBA. En mai 2012, le jeune joueur, âgé de 23 ans, s'est suicidé en se jetant du pont de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine.  Avant de commettre son geste, interdit de casinos depuis le mois de janvier, il s'était mis à parier plusieurs fois par semaine dans le bureau de tabac de Michel Chomyn. Ses mises se concentraient essentiellement sur des matches de basket-ball de la fédération américaine NBA pour un montant avoisinant les 150.000 euros. "Il lui avait permis de jouer à crédit", selon Me Virgine Bouchet.

• "Une épreuve de franchie pour les parents". En plus des deux mois avec sursis, le tribunal a également condamné le buraliste à un euro symbolique de dommages et intérêts, comme demandé par l'avocate au nom du père du jeune homme.  Les parents du jeune homme "sont satisfaits", selon leur avocate . "C'est une épreuve de franchie pour eux", a-t-elle estimé.

• Le buraliste déjà sanctionné par la FDJ. L'avocat du buraliste a d'ores et déjà indiqué que son client ferait appel. L'homme avait déjà été sanctionné par la Française des Jeux (FDJ), qui lui avait retiré son agrément en juillet 2012. Elle lui reprochait d'avoir "fait crédit" à ce joueur et de n'avoir rien tenté pour le dissuader de jouer. Michel  Chomyn avait alors réclamé devant le tribunal de commerce de Nanterre 482.000 euros à la FDJ pour lui avoir retiré "abusivement" son agrément, mais il avait été débouté. Le tribunal de commerce avait estimé que le buraliste avait manqué à son "obligation de vigilance" face à "un joueur jeune et faisant manifestement l'objet d'une addiction". Le tribunal a toutefois estimé que la FDJ aurait aussi dû "enquêter de façon plus approfondie" dans cette affaire.

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