Comment la SNCF va sécuriser ses voies

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avec Mélanie Taravant , modifié à
Le budget alloué par l’Etat à la SNCF pourrait servir à marquer les câbles.

Après l’incident intervenu sur des câbles de la ligne Chambéry-Bourg Saint-Maurice, l’Etat et la SNCF ne seront pas restés sans voix. Les principales mesures du plan de sécurisation des voies ferrées annoncées dimanche dernier par le gouvernement ont été annoncées jeudi soir, à l'issue d'une réunion entre la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet, les responsables du réseau ferré de France et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF.

Le gouvernement a en effet promis une cagnotte de 40 millions d'euros destinée à mieux protéger les infrastructures, et surtout les câbles, victimes de la convoitise des revendeurs de cuivre.

Attribuer une identité à chaque câble

Pour lutter contre les trafiquants, il existe une variété de techniques, comme les puces électroniques attachées aux câbles, ou encore les crochets anti-vol.

Toutefois, c’est une technologie totalement innovante qui devrait faire l'unanimité. Celle-ci permet de tracer les câbles grâce à un marquage ADN.

Il s’agit d’un liquide transparent que l’on disperse sur les câbles pour les marquer définitivement. Une trace chimique, qui ne sera repérable que par des rayons ultra violets.

Près de 7 vols sur 10 évités

L’identité unique ainsi attribuée va permettre d'identifier n'importe quel bout de câble volé. La méthode s’est en tout cas révélée dissuasive Outre-Manche, où 70% des vols auraient ainsi pu être évités. Selon Patrice Fauvet, directeur générale de smartwater, qui commercialise le produit en France, la technique est "redoutable". Le produit, que les enquêteurs pourront assimiler à un code en cas de recel, est "complètement indélébile". Il "résiste aux intempéries, aux rayons UV, à l’eau de javel, et à tous les solvants".

Néanmoins, la SNCF se devra d’être réaliste. Car au tarif de 1.000 euros par kilomètre aspergé, la compagnie ne pourra pas se permettre d’estampiller ses 36.000 km de câbles. Les zones sensibles devraient par conséquent être prioritaires. A noter qu’un dispositif de surveillance aérienne, piloté par la gendarmerie, a déjà été mis en place.