Colmar : le procès Barresi reporté

Bernard Barresi entouré de gendarmes lors de son interpellation en mai 2010.
Bernard Barresi entouré de gendarmes lors de son interpellation en mai 2010. © MaxPPP
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avec Reuters , modifié à
Après 20 ans de cavale, cette figure du milieu marseillais sera jugée en décembre pour un hold up.

La cour d'assises de Colmar a renvoyé mardi au mois de décembre le procès de Bernard Barresi, une figure du grand banditisme marseillais qui devait être rejugé pour une attaque à main armée commise en 1990. Du 12 au 15 décembre, Bernard Barresi sera donc rejugé devant les assises du Haut-Rhin, après 20 ans de cavale, pour l'attaque d'un transport de fonds à Mulhouse.

Un pourvoi en cassation

Bernard Barresi s'est présenté mardi souriant et détendu devant les jurés. La défense a demandé un renvoi de l'audience, après avoir formé un pourvoi auprès de la cour de cassation, en raison de l'irrégularité, selon elle, du mandat d'arrêt prononcé à l'encontre de l'accusé. L'irrégularité de ce mandat entraîne la nullité de la condamnation, et in fine celle de toute l'affaire, les faits étant prescrits, ont argué les avocats de Bernard Barresi, Mes Eric Dupont-Moretti, Jean-Yves Liénard et Pierre Bruno. Le pourvoi de la défense est "suspensif", et le procès est donc reporté, a dit la présidente de la cour d'assises Anne Gailly.

Condamné à 20 ans par contumace

Bernard Barresi, 48 ans, en fuite depuis sa mise en cause dans l'affaire, avait été jugé par contumace en 1994 à Colmar et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Deux de ses complices présumés, Bruno Latard et Patrick Le Maux, avaient écopé respectivement de douze et huit ans de réclusion.

Vivant dans le sud-est de la France sous de fausses identités, Bernard Barresi a été interpellé le 5 juin 2010 dans le cadre d'un vaste coup de filet contre le milieu corso-marseillais, et mis en examen pour blanchiment, extorsion, association de malfaiteurs, exploitation illégale de machines à sous.

Un butin estimé à 5 millions d’euros

Six à dix individus cagoulés et lourdement armés avaient bloqué un fourgon de la société suisse Mat-Securitas à l'aide de plusieurs véhicules, sur une bretelle de l'autoroute A36 à Illzach, près de Mulhouse, le 1er mars 1990. Aucun coup de feu n'avait été échangé.

Le butin, 300 kg de billets de la Banque de France qui devaient parvenir à l'Union des Banques suisses à Bâle, s'était monté à 33,7 millions de francs, environ cinq millions d'euros. L’argent n’a jamais été retrouvé. Mis en cause par des témoins, Bernard Barresi ne conteste pas avoir été présent à Illzach, où il a de la famille, mais nie avoir participé à l’attaque. Ses avocats demanderont son acquittement.