College boy: le réalisateur répond à Laborde

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Xavier Dolan estime qu'en voulant censurer son clip, François Laborde a lancé "un scandale imaginaire".
Indochine,

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"Jamais il ne fût question de choquer volontairement". La phrase est signée Xavier Dolan, le réalisateur de College Boy, le dernier clip controversé du groupe Indochine. Interrogée dans le Grand direct des médias, Françoise Laborde, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et présidente du groupe de protection du jeune public, estimait que ce clip n'avait pas sa place sur les chaînes musicales et dénonçait "une mode de la violence". La vidéo en question témoigne du quotidien d'un jeune lycéen victime de bizutage, de violences physiques et verbales. La scène finale montre la crucifixion de l'élève devant l'indifférence générale des autres élèves.

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Une façon selon Xavier Dolan et les membres du groupe Indochine de mettre en avant la manière très violente dont les élèves ressentent les humiliations du quotidien. Dans une longue tribune publiée par Le HuffingtonPost, le réalisateur québécois répond de manière virulente à Françoise Laborde. Selon lui, la demande de censure du clip formulée par la présentatrice souligne "une grande incompréhension de l'essence du vidéoclip, dont votre lecture se limite aux surfaces, mais plus largement de votre incompréhension du contexte social dans lequel vous œuvrez, et de l'incompatibilité de votre démarche avec cet espace-temps. (...) Jamais il ne fût question de choquer volontairement, ou de provoquer un coup de marketing -dont ni Indochine ni moi n'avons besoin, soyons francs- ce que par ailleurs vous avez fait de votre propre chef en créant ce scandale imaginaire", estime le réalisateur.

Ce dernier se félicite par ailleurs qu'Internet ait permis de donner une visibilité à son travail. "L'Internet veillera à la survie de ce document produit non pas dans l'optique d'exploiter la violence de manière superficielle, mais bien dans celle de fournir à la jeunesse une œuvre à la fois réaliste et poétique, et qui puisse illustrer de manière graphique la brutalité dont ils sont à tour les dépositaires, instigateurs, ou témoins", commente le réalisateur de Laurence Anyways.