Clearstream : Villepin "n'est pas Sherlock Holmes"

Clearstream : Dominique de Villepin dans le box
Clearstream : Dominique de Villepin dans le box © REUTERS
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Hélène Favier, au procès Clearstream , modifié à
Europe1.fr a suivi, lundi, de l’intérieur le procès Clearstream II.

19h07 : L'audience est suspendue. Elle reprendra mercredi à 09 heures avec, notamment, l'audition du général Rondot.

19h04 : Dominique de Villepin dit avoir eu la certitude de la fausseté des listings Clearstream, seulement en 2006.

17h40 : "L'exercice de l'Etat ce n'est pas un art de divination, c'est un exercice de responsabilité. Le général Rondot n'a pas pris la responsabilité de me dire que tout cela (les listings Clearstream) était faux", s'agace Dominique de Villepin, qui répète - à l'infini - qu'il ne disposait pas, à l'époque, des informations nécessaires pour agir.

17h22 : Les réponses de l'ancien Premier ministre se font, à présent, de plus en plus alambiquées."Il n'y a omission que selon l'interprétation de ceux qui aujourd'hui savent ce que l'on ignorait à l'époque", indique, par exemple Dominique de Villepin qui se défend avec virulence.

16h51 : Dominique de Villepin enfonce le clou : "Il y avait un endroit dans l'Etat où l'on savait que Jean-Louis Gergorin était le corbeau et c'était le ministère de la Défense".

16h40 : Selon une note du 12 juillet 2004,"il y avait pourtant un service qui savait (que les comptes Clearstream étaient l'objet d'une manipulation) et ce service, c'était la DGSE", lance Dominique de Villepin, égratignant au passage la ministre de la Défense de l'époque : Michèle Alliot-Marie. (La DGSE est, en effet, placée sous l'autorité du ministère de la Défense). En cinq minutes, la ministre pouvait élucider cette affaire. Alors "que n'a-t-elle pris ces cinq minutes pour nous éviter le poids de ce cauchemar?" s'emporte Dominique de Villepin.

16h38 : "Le ministère de la Justice était informé depuis début mai. Le ministère des Finances, qui est quand même bien placé pour connaître le fonctionnement d'une chambre de compensation (telle que Clearstream), qu'est-ce qui l'empêchait de mener une enquête? Et le ministère de la Défense, il ne saisit personne !" s'est étonné Dominique de Villepin. "Je veux bien qu'on me reproche une abstention, a-t-il ironisé, mais cette abstention c'est celle de l'Etat", qui a agi "par précaution".

16h31 : Encore une fois interrogé sur son inaction, Dominique de Villepin martèle :

. "Vous savez, un ministre ne travaille pas sur du flou".

16h17 : "On m'accuse de complicité par omission. Mais qu'est-ce que préconisait la DST et que je n'ai pas fait ?", interroge Dominique de Villepin

16h02 : Dominique de Villepin, de nouveau à la barre, explique que "ni le Général Rondot, ni la DST" ne l'ont "mis en garde contre la fausseté des listings Cleartream". "Eux, comme moi, nous n'avions aucune certitude", ajoute-t-il. Dans les différentes notes, "il n'y avait rien qui ressemblait à une mise en garde", martèle encore l'ancien Premier ministre. Le parquet général reproche à Dominique de Villepin de n'avoir pas stoppé la machination visant à imputer des comptes bancaires factices à des personnalités dont Nicolas Sarkozy, alors qu'il savait que les listings étaient faux.

Dominique de Villepin

15h42 : Encore une fois, les deux prévenus Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin opposent leurs versions. Contrairement à ce matin, la salle est plongée dans une certaine torpeur. Me Metzner et Me Brossolet viennent d'ailleurs de piquer du nez.

15h06 : L'audience reprend.

13h44 : L'audience est suspendue et reprendra à 15 heures.

13h42 : L'avocat d'EADS prend la parole et demande à Anne-Gabrielle Lahoud : "Selon vous, quelles ont été les motivations de votre mari ?". Après un long silence, l'épouse d'Imad Lahoud répond : "C'est une question difficile... Je ne sais pas répondre. Franchement, pour moi, ses motivations ne sont pas évidentes".

13h24 : "Imad a complètement changé. Les années 2000 - 2004, il n'a fait que des bêtises. Maintenant, il a changé. Il a choisi un métier aride, tourné vers les autres. Maintenant, quand il dit quelque chose, je le crois", explique Anne-Gabrielle Lahoud. (Son mari est aujourd'hui professeur de mathématiques.)

13h16 : "Je pourrais redire ce que j'avais dit à l'époque : Imad n'avait aucun intérêt dans cette affaire", insiste encore son épouse, Anne-Gabrielle Heilbronner.

13h00 : Interrogée, sur des écoutes téléphoniques, Anne-Gabrielle Lahoud explique avoir vécu un moment "difficile", quand, "le 13 mai 2006, Imad a fait une tentative de suicide". Au téléphone, elle essaie alors de trouver une solution avec son amie, Nathalie Kosciusko-Morizet, pour essayer de trouver une porte de sortie pour son mari.

12h30 : Anne-Gabrielle Lahoud, plus sûre d'elle à présent, et Me Metzner ferraillent à la barre. L'épouse d'Imad Lahoud n'est pour l'heure pas déstabilisée par l'avocat de Dominique de Villepin.

12h06 : "Je n'ai pas eu ce manuscrit entre les mains", répète Dominique de Villepin. "Je ne connais pas Imad Lahoud. Pourquoi voulez-vous que je me soucie de son livre ? A l'époque, je ne m'intéresse pas à ce que pensait, écrivait Imad Lahoud", martèle-t-il.

12h05 : La présidente lit la réponse de Philippe Faure. Là, Anne-Gabrielle Lahoud s'agace : "Si j'étais ambitieuse, croyez-vous que je se serais toujours avec Imad après toute cette affaire", lâche-t-elle.

12h03 : "Imad, il est là. Et moi, je ne comprends pas", poursuit Anne-Gabrielle Lahoud. "

", ajoute-t-elle. "On était couchés. Jean-Louis Gergorin appelait et Imad se habillait", cite-t-elle comme exemple et encore : "il arrivait comme cela et s'enfermait avec Imad dans la cuisine."

11h59 : "A l'époque (en première instance), j'ai essayé de construire une muraille de Chine entre moi et l'affaire. Pour protéger ma famille, mon couple. Pour éviter que tout explose", ajoute la Anne-Gabrielle Lahoud.

11h57 : "Ce que je peux dire : c'est que Philippe Faure a eu ce manuscrit. C'est ce que je peux dire. Et c'est peut-être la seule contribution à la vérité que je peux apporter", insiste l'épouse d'Imad Lahoud.

11h54 : Anne-Gabrielle Lahoud ajoute encore : "le nom de Dominique de Villepin était omniprésent. Jean-Louis Gergorin n'avait que son nom à la bouche"

11h52 : Anne-Gabrielle Lahoud assure que Philippe Faure lui a ensuite indiqué deux passages que Dominique de Villepin souhaitait voir supprimer. "Quelques jours plus tard, Philippe Faure m'a fait venir dans son bureau, je ne sais plus pour quel sujet (...) je vais le voir, il me remet le manuscrit et me dit qu'il faudrait retirer deux passages" mettant en cause Dominique de Villepin. Retenu au Japon, l'ambassadeur Philippe Faure a démenti dans un courrier avoir joué un quelconque rôle d'intermédiaire. "Tout ceci est faux", y écrivait-il, "le couple Lahoud essaie simplement et abusivement de m'y entraîner, pour servir sa cause, alors que je ne connais rien de l'affaire et que mon nom n'a jamais été cité".

11h46 : La voix émue, Anne-Gabrielle Lahoud lance : "Cette affaire, pour moi, c'est un cauchemar. En première instance, je n'ai donc pas voulu m'en mêler". Elle confirme ensuite avoir transmis le manuscrit de son mari à à Philippe Faure pour Dominique de Villepin. Cependant, elle ne se souvient pas de la date précise de cette remise. Un jour, dans son bureau du Quai d'Orsay, (...) Philippe Faure m'a dit que Dominique de Villepin voulait relire le manuscrit d'Imad", raconte la quadragénaire. "J'ai transmis la demande à Imad", poursuit-elle, car "après tout, qu'est-ce qu'il me demandait ? De poser une question à mon mari".

11h42 : Anne-Gabrielle Heilbronner, l'épouse d'Imad Lahoud, arrive à la barre : tailleur noir, allure stricte, cheveux au carré. Angoissée, elle insiste pour prêter serment. La Cour refuse, en raison de ses liens avec le prévenu.

11h20 : L'audience est suspendue, dix minutes. A la reprise, Anne-Gabrielle Heilbronner, l'épouse d'Imad Lahoud sera entendue.

10h36 : Pendant ce temps... Dominique de Villepin fixe le mur devant lui. Le débat s'enlise dans les contradictions entre Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin.

10h32 : Me Temime (avocat de Jean-Louis Gergorin) interroge à son tour Imad Lahoud. Il résume : "vous allez dans le bureau d'Yves Bertrand, ancien directeur des renseignements généraux pour une sorte de "date". Vous ajoutez un nom sous la dictée. Mais à quoi servez-vous vraiment ?" Réponse d'Imad Lahoud : "je ne sais pas".

10h24 : La présidente Christiane Beauquis fait remarquer qu'avec sa longue liste d'amis (dont Nathalie Kosciusko-Morizet), Imad Lahoud n'avait aucune raison de se soumettre à Jean-Louis Gergorin, de se "laisser tordre le bras", d'avoir peur de lui. Oui, mais "Jean-Louis Gergorin m'a tendu la main à la sortie de garde à vue", répond le mathématicien, qui explique encore une fois avoir eu le sentiment d'être "l'obligé" de Jean-Louis Gergorin.

10h15 : Imad Lahoud ferraille avec l'avocat de Dominique de Villepin, Me Metzner : "vous, c'est vous. Moi, c'est moi. Et c'est tant mieux pour moi", lâche, rouge colère, le prévenu.

Lahoud

10h01 : Tirs croisés sur Imad Lahoud. Cette fois, c'est Maître Iweins, conseil de Jean-Louis Gergorin, qui ironise : "Ah, monsieur Lahoud, vous êtes vraiment un Petit Chose. Vous ne savez rien. Vous n'avez rien vu..."

09h45 : Le parquet renchérit : "monsieur Lahoud, pendant cette scène (dans le bureau d'Yves Bertrand, ancien directeur des renseignements généraux), le ministre Nicolas Sarkozy a-t- il tapé à la porte, est-il passé pour dire 'bonjour. Mon nom est bien sur le listing ?'.

09h40 : Une des juges, Mireille Filippini, lance à Imad Lahoud : "Rajouter le nom du ministre de l'Intérieur au ministère de l'Intérieur? (...) Excusez-moi l'expression, mais c'est drôlement culotté !(...) Il n'y avait pas d'autre endroit ?!" s'interroge-t-elle.

09h24 : Jean-Louis Gergorin arrive à la barre. Il dément catégoriquement les propos que vient de tenir Imad Lahoud : dire que la falsification des listings a eu lieu dans le bureau d'Yves Bertrand, ancien directeur des renseignements généraux, "est une scène totalement fantasmagorique", dénonce-t-il. (En 2008, le domicile et le bureau d'Yves Bertrand ont été perquisitionnés dans le cadre de cette affaire Clearstream. Cependant, rien en relation avec cette affaire n'a été découvert par les juges d'Huy et Pons chargés de l'enquête).

09h20 : Plus à l'aise que la semaine dernière, Imad Lahoud répète qu'il n'a ajouté - à la demande de Jean-Louis Gergorin - que le nom de Nicolas Sarkozy sur les faux listings Clearstream. Imad Lahoud décrit un Jean-Louis Gergorin "insistant", n'hésitant pas "à mettre en scène" la falsification des listings. La falsification a, en effet, eu lieu, selon Imad Lahoud,

"J'ai été convoqué dans le bureau de Jean-Louis Gergorin, manu militari, c'est-à-dire qu'il me dit : 'Vous lâchez tout, vous arrivez' (...). Là, je me rends (...) dans son bureau de Montmorency" et "on repart avec son chauffeur au ministère de l'Intérieur. Nous sommes allés voir Yves Bertrand, et dans son bureau, j'ai rajouté les patronymes de M. Sarkozy, sur la demande de Jean-Louis Gergorin". "Je sais, aujourd'hui, c'est totalement incompréhensible", ajoute Imad Lahoud.

09h14 : L'audience est ouverte.

08h50 : Dominique de Villepin est, lui, arrivé avec son fils.

08h45 : Imad Lahoud et son épouse Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud sont arrivés séparément dans la salle d'audience.

Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud

© EUROPE 1

07h40 : Dans une lettre adressée, la semaine dernière, à la présidente de la Cour Christiane Beauquis, Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud, qui à l'époque des faits était conseillère auprès du ministère des Affaires étrangères, écrivait : "j'ai remis en mains propres le manuscrit d'Imad, manuscrit que Philippe Faure devait remettre à Dominique de Villepin, à la demande de ce dernier qui avait souhaité le relire avant sa publication". Si l'épouse d'Imad Lahoud confirme cette déclaration et contredira Dominique de Villepin qui a toujours nié connaître Imad Lahoud.

07h30 : L'épouse d'Imad Lahoud doit être entendue, à l’ouverture de l’audience, 9 heures, par la cour d'appel de Paris qui rejuge l'affaire Clearstream. Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud pourrait mettre en difficulté Dominique de Villepin, qui comparaît dans ce dossier pour "complicité de dénonciation calomnieuse".