Circulaire sur les Roms : où en est-on ?

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C.B et Laure Dautriche , modifié à
ENQUETE E1 - 40 camps ont été démantelés en 2013, sans proposition de relogement.

Les associations tirent la sonnette d'alarme. L'incendie mortel dans un bâtiment squatté par des Roms à Lyon dimanche a mis en lumière les problèmes de logement auxquels sont confrontées ces familles. L'affaire relance également la question de la circulaire de Manuel Valls. Plusieurs ministres ont en effet signé ce document qui demande aux préfets de chercher des solutions de relogement pour les Roms dont les camps sont démantelés.

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Mais la réalité aujourd'hui est bien différente. Depuis le début de l'année 2013, quarante camps de Roms ont été démantelés, sans qu'aucune proposition durable de relogement ne leur soit proposée. C'est notamment le cas à Champs sur Marne, en région parisienne. Un camp a été démantelé la semaine dernière, et les 250 Roms dorment aujourd'hui où ils peuvent. Europe 1 est allé à leur rencontre.

"Trois jours après il fallait partir". Il faut marcher dix minutes dans les bois pour tomber sur ces abris construits en quelques heures, avec des planches de bois et des bâches en plastique. La semaine dernière, un camp de 250 personnes a été démantelé à un kilomètre de là. Vassil et Dorina sont arrivés sur place dimanche, après les quelques jours d'hôtel qu'on leur a proposés.

"On nous a logé dans un hôtel et trois jours après il fallait partir", raconte Vassil au micro d'Europe 1. "'Vous devez partir, vous devez partir', nous a dit la mairie. Je ne sais pas pourquoi, la mairie n'a pas fait quelque chose pour nous, parce que nous n'avons pas d'eau, d'électricité", déplore Dorina.

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"Des niveaux d'accessibilité quasi impossible". Il y a pourtant cette circulaire de Manuel Valls qui s'était targué haut et fort de vouloir remettre plus de concertation et d'humanité dans la gestion des camps de Roms, notamment avec un relogement systématique. Mais à ce jour, rien vu de concret n'a été mis en place, explique François Loret du collectif de soutiens au Roms.

"Il y a eu des propositions de relogement d'une à cinq nuits pour des familles, à l'autre bout du département, au fin fond de la Seine-et-Marne, c'est-à-dire des niveaux d'accessibilité quasi impossible pour eux. C'est des gens qui sont embarqués, chaque jour, de plus en plus loin, qui doivent déménager tous les jours quasiment", commente François Loret sur Europe 1.

Alors l'association essaie tous les jours d'appeler le 115, pour obtenir des logements d'urgence. Mais la ligne est souvent saturée, confie le responsable du collectif de soutien aux Roms. "Il faut attendre des heures au téléphone et on nous répond qu'il n'y a plus de places", regrette-t-il.