Chirac voulait donner "une deuxième chance" à François Debré

La cinquième journée du procès Chirac a débuté au Palais de justice de Paris
La cinquième journée du procès Chirac a débuté au Palais de justice de Paris © MAX PPP
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Rémi Duchemin, en direct du tribunal correctionnel de Paris , modifié à
Europe1.fr vous a fait vivre la sixième journée du procès Chirac.

La sixième journée d'audience pour le procès des emplois fictifs de la Mairie de Paris, dit procès Chirac, s'est tenue mardi malgré l'absence du principal intéressé pour raisons de santé. Les auditions des autres prévenus dans ce dossier doivent se poursuivre. Marc Blondel, ancien secrétaire général du syndicat Force ouvrière, François Debré, fils de Michel et frère de Jean-Louis, et Jean de Gaulle, petit-fils du Général de Gaulle répondront aux questions du président Dominique Pauthe.

17h37. L'audience est levée. Le président du tribunal met fin aux débats après avoir cité, comme c'est la procédure, les casiers judiciaires des prévenus. Ils sont tous vides, sauf ceux de Rémy Chardon condamné en 2005 dans le cadre de l'incendie au tunnel du Mont-Blanc et de Michel Roussin, condamné en octobre 2005 dans le cadre des marchés publics d'Ile-de-France à quatre ans de prison avec sursis pour corruption active, trafic d'influence active et corruption passive.

17h29. François Debré assure qu'il travaillait sur un deuxième rapport. Poussé par son avocat, François Debré affirme qu'il avait en tête un second rapport sur les communautés asiatiques de paris. Pour étayer son propos, il détaille longuement le contenu de ce deuxième rapport en devenir. Si longuement que le président du tribunal finit par l'interrompre.

17h14. Les contrats étaient automatiquement reconduits. Rémy Chardon admet qu'"il y avait de fait un système de reconduction des contrats de chargé de mission, tant que le titulaire du contrat ne se manifestait pas ou qu'on ne se rendait pas compte que le poste n'avait plus de raison d'être", déclare l'ancien directeur de cabinet. "Il y avait un problème d'auto régulation, clairement."

16h49. Debré : "mon contrat était flou". "Le sujet lui-même de mon contrat était flou", a reconnu François Debré. "C'était la communauté asiatique dans son ensemble". Rémy Chardon prend alors la parole. "Si je peux me permettre, ce contrat n'était pas plus flou qu'un autre", déclare l'ex-directeur de cabinet, déclenchant les rires du tribunal. "Les contrats standards de chargé de mission ne définissaient pas les missions. Le contenu de la mission a été évoqué entre François Debré et moi et validé par le maire de Paris."

16h35. Jacques Chirac voulait donner "une deuxième chance" à François Debré. Le président du tribunal lit une déposition de Jacques Chirac dans lequel l'ex-maire de Paris admet avoir voulu aider le frère de Jean-Louis Debré, mais en relation avec ses connaissances du milieu asiatique de Paris. Une déposition qui confirme la version de Rémy Chardon. "A l'occasion de l'un des entretiens rapides que j'avais avec lui, M. Chirac m'a demandé de recevoir François Debré: 'il traverse une période difficile, je voudrais l'aider, voyez ce qu'il peut nous apporter'", raconte l'ancien directeur de cabinet. "J'ai donc reçu M. François Debré". Quant au prévenu, il pense que c'est son père Michel, qui s'inquiétait pour lui, qui a oeuvré en coulisses.

16h26. "Je cherchais un emploi". François Debré admet avoir sollicité Rémy Chardon, alors directeur de cabinet de Jacques Chirac, pour un emploi. "Je lui ai dit que je m'intéressais particulièrement aux communautés asiatique en général et chinoises en particulier. J'ai commencé à effectuer un travail d'enquête, après la signature de mon contrat", a-t-il expliqué, arguant de son passé de journaliste pour expliquer qu'il avait travaillé seul. "Il n'y a eu qu'un seul rapport", rappelle le président du tribunal. "Et ce rapport n'a pas été retrouvé, malgré les investigations. Les seuls exemplaires dont nous disposons sont ceux que vous nous avez fournis."

16h11. François Debré se présente. Après Marc Blondel et Jean de Gaulle, François Debré, fils de l'ancien Premier ministre Michel Debré et frère du président du conseil constitutionnel Jean-Louis Debré, est le troisième prévenu à se présenter à la barre. Il lui est reproché d'avoir occupé pendant cinq ans un emplois fictif, jusqu'en décembre 1998, pour un préjudice évalué à 107.341 euros.

15h41. L'audience est suspendue. Après avoir entendu Jean de Gaulle, le président suspend la séance pour une quinzaine de minutes. Le petit-fils du général de Gaulle est resté sur sa ligne : il avait besoin des chargés de mission dans le cadre de son rôle de conseiller aux affaires africaines de Jacques Chirac. "J'étais littéralement débordé", a-t-il assuré.

15h28. Jean de Gaulle présente un rapport. Pour étayer son propos, Jean de Gaulle présente un rapport de synthèse intitulé "une ambition pour les relations France-Afrique" rédigé, jure-t-il, dans le cadre de sa mission de conseiller aux affaires africaines. Il y en a d'autre, a affirmé Jean de Gaulle.

15h15. Michel Roussin confirme la mission de Jean de Gaulle. "Lorsque j'ai été interrogé par le magistrat instructeur, j'ai commis une erreur d'appréciation. J'avais répondu que M. de Gaulle n'avait pas cette attribution de conseiller car il n'y avait pas d'arrêt de nomination concernant M. de Gaulle. Ce qui n'empêche qu'il a ses fonctions de conseiller de marie de Paris dans les faits", a déclaré l'ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac. "Jean de Gaulle a effectivement des connections africaines. Et comme il l'a dit, son nom en Afrique signifie quelque chose."

14h59. Jean de Gaulle explique qu'il était chargé d'une mission sur l'Afrique. Le petit-fils du général de Gaulle rappelle qu'il a été chargé d'une mission sur l'Afrique par Jacques Chirac en 1992-1993. "J'ai mené une réflexion sur le renouveau de la relation Françafrique, réflexion qui a donné naissance à un rapport que j'ai remis à Jacques Chirac", a juré l'ancien député de Paris. "C'est une mission à laquelle Jacques Chirac accordait beaucoup d'importante. Il m'a choisi car le patronyme que je porte avait un effet certains sur nos amis africains. Il m'a dit : "je mettrais à votre disposition tous les moyens nécessaires pour effectuer cette mission'." Les deux chargés de mission travaillaient donc dans ce cadre, jure-t-il.

14h43. Jean de Gaulle à la barre. Le petit-fils du Général de Gaulle est accusé d'avoir bénéficié dans le cadre de son mandat de député RPR des services de deux collaborateurs payés par la Mairie de Paris, entre 1992 et 1995, pour un montant total de 69.000 euros.

14h24. Marc Blondel affirme avoir rencontré Jean Tibéri au sujet de son chauffeur-garde du corps. "Et je n'ai plus eu de nouvelles", assure-t-il. Le président lui fait savoir que le successeur de Jacques Chirac à la Mairie de Paris avait nié devant les enquêteurs l'avoir rencontré. "Je laisse M. Tibéri libre de ses propos. Il serait indécent de parler des gens qui perdent la mémoire."

14h17. "M. Chirac est un homme honorable", dit Marc Blondel. L'ancien syndicaliste a estimé que "si les formes administratives avaient été respectées", il ne serait pas là.  "Pour tout vous dire, je me demande un peu ce que je fais là", a déclaré Marc Blondel, qui a réfuté avoir été arrangeant avec Jacques Chirac contre services rendus. "L'homme qui a lancé la grève de 1995, il s'appelle Blondel. Lors de l'élection présidentielle de 2007,  je suis la seule organisation syndicale (sic) à ne pas avoir pris position pour la président Chirac face à Jean-Marie Le Pen". Pour autant, l'homme a tenu a défendre l'ancien président de la République. "C'est un homme respectable. Ce n'est pas un ennemi.

 14h04. L'ancien chauffeur de Marc Blondel témoigne. Abdoulaye Koté, d'origine sénégalaise, détaille son parcours à la barre, puis son travail auprès de Marc Blondel. Interrogé pour savoir s'il avait connaissance de la fonction du témoin au moment de signer son contrat, Michel Roussin admet l'avoir ignoré. Quant à savoir s'il l'avait rencontré à ce moment. "Non, je pense que je m'en serais souvenu", glisse-t-il, déclechant quelques rires.

13h55. "Je n'ai pas mis les doigts dans la confiture". Marc Blondel a argué de sa bonne foi devant le tribunal. "Je suis un citoyen, j'ai encore des engagements", a lancé l'ex-syndicaliste. "Je n'ai pas mis les doigts dans la confiture". Et quand le président lui lit l'audition de Jacques Chirac, qui confirme la rencontre dans son bureau de l'Hôtel de Ville, Marc Blondel reprend la parole. "Je tiens à apporter une nuance : nous étions devant une tête de veau et donc pas dans son bureau", lance-t-il. Une précision "anecdotique, comme diraient certains", sourit le magistrat.

13h48. Marc Blondel à la barre. L'ancien secrétaire général de Force ouvrière raconte comment son garde du corps, auparavant embauché par FO, s'est retrouvé à être payé par la municipalité de Paris. "Mon prédécesseur avait fait l'objet d'un attentat, et les renseignement généraux avent estimé que j'étais une personnalité sensible. Mais je ne voulais pas être suivi en permanence par un policier. J'ai rencontré M. Chirac et je lui a demandé : 'vous pourriez me rendre un service. il faut que j'ai un garde du corps, c'est la police qui le demande'. Quelques jours plus tard, j'ai reçu un coup de téléphone qui me disait : L'affaire est arrangée. 'Ne m'en demandez pas plus, je n'en sais pas plus'. 

13h36. L'audience est ouverte. Le président Dominique Pauthe ouvre l'audience. Il annonce que le contrat du garde du corps et chauffeur de Marc Blondel va être étudié avec l’ancien syndicaliste.