Caricatures : "j'irai manifester samedi"

A Marseille, samedi, ils ne seront qu'"une poignée" à braver l'interdiction veut croire la communauté musulmane de la ville.
A Marseille, samedi, ils ne seront qu'"une poignée" à braver l'interdiction veut croire la communauté musulmane de la ville. © MAXPPP
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Nathalie Chevance, avec , modifié à
REPORTAGE - A Marseille, malgré l'interdiction, des appels à manifester sont lancés pour samedi.

Malgré l'interdiction, des appels à manifester contre les caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo sont lancés pour samedi à Paris, ainsi que dans plusieurs villes de province, et notamment Marseille où des relais tentent de mobiliser, de manière parfois confuse. Ils utilisent pour cela les réseaux sociaux mais aussi le porte-à-porte.

La journaliste d'Europe1, Nathalie Chevance, a suivi l'un d'eux. Voici son reportage à Marseille :

Omar Djellil se présente comme un "religieux républicain". Ce père de famille a choisi comme terrain la Porte d'Aix, l'une des principales entrées de Marseille. Là, il connaît la plupart des commerçants musulmans. Il leur donne rendez-vous samedi après-midi. Les tracts sont imprimés : on y voit un cochon et ce slogan "porc hebdo".

"Je vais braver l'interdiction car je revendique publiquement mon droit à manifester", explique-t-il. Il espère convaincre d'autres musulmans de se joindre à lui : "qui n'est pas touché ? Ce ressenti-là, il existe chez les musulmans quand on touche au prophète Mahomet".

Des appels au calme, on n'en veut plus !

"Je ne reconnais aucun représentant : ni le Conseil français du culte musulman, ni Dalil Boubakeur qui sont des petits caïds au service du gouvernement. La communauté musulmane est aujourd'hui assez mature pour ne pas passer par des intermédiaires. Des appels au calme, on n'en veut plus !", assène t-il encore.

Une mère de famille semble se laisser convaincre : elle ira sans doute manifester samedi. "Trop d'insultes", justifie-t-elle.

D'après Nouredine, trésorier de la mosquée du quartier : "il n'y a pas un mot d'ordre général. La preuve c'est que certains sortent pour manifester, casser, brûler voire tuer comme cela s'est passé dans certains pays tandis que d'autres, au contraire, sont blessés dans leur cœur mais raisonnables dans leur réaction".

Confusion autour du lieu de la manifestation

Combien seront-ils samedi à Marseille ? Seulement "une poignée" d'après la communauté musulmane qui redoute par-dessus tout d'éventuelles violences. Mais la confusion règne quant au lieu du possible rassemblement : en l'absence de véritable leader, plusieurs appels circulent pour se rassembler à la gare Saint-Charles, à la Porte d'Aix et encore devant le consulat américain de la cité phocéenne. Une nouvelle plainte contre Charlie Hebdo, pour "injures", pourrait, par ailleurs, être déposée à Marseille.