Carburant : de moins en moins de blocages

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le gouvernement mobilise les forces de l'ordre. Tour de France des dépôts pétroliers concernés.

La situation s'améliorait lentement jeudi sur le front des carburants suite aux déblocages de dépôts paralysés par les manifestants anti-réforme des retraites, selon le gouvernement qui ne s'avance cependant pas sur un retour à la normale dans les stations-service.

Des difficultés d'approvisionnement

Des difficultés importantes dans le réapprovisionnement des stations à sec ou en rupture d'au moins un produit, persistent notamment en région parisienne, selon le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Jean-Louis Borloo.

Mercredi matin, en Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy avait ordonné le déblocage de la totalité des dépôts de carburants, pour tenter de rétablir l'approvisionnement des stations-service. Depuis vendredi, les interventions de déblocage de dépôts se multiplient.

Mais localement, la situation reste complexe : quelques sites commencent à lever d'eux-mêmes leurs barrages, sur d'autres, la résistance s'organise.

Au Mans : le dépôt pétrolier a été débloqué sans incident par des CRS à cinq heures du matin mercredi. Une soixantaine de personnes participaient à ce blocage, qui a commencé vendredi, parmi lesquels des militants CGT et FO ainsi que des enseignants Sud et FSU.

A La Rochelle : les accès au dépôt pétrolier de La Pallice à La Rochelle, bloqués depuis jeudi par des manifestants, ont également été dégagés par les forces de l'ordre, un peu plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi. Quelque 140 gendarmes mobiles et policiers ont été mobilisés, selon la police, pour démanteler les barrages érigés depuis jeudi aux deux extrémités de la route qui conduit au site du port de La Pallice abritant les deux dépôts appartenant aux sociétés SDLP et Picoty.

A Rouen : le site a été, à nouveau, débloqué jeudi matin vers 5 heures, a annoncé Brice Hortefeux sur Europe 1.

"Il ne sert à rien de le bloquer, il est vide"

A Caen : les dépôts de carburant de Caen et Ouistreham, dans le Calvados, ont de nouveau été débloqués sans heurts mercredi après-midi par les gendarmes mobiles. Les forces de l'ordre ont d'abord débloqué le dépôt de Caen, géré par les Combustibles de Normandie qui revendique 50 à 60% du marché bas-normand du fioul et du gazole. C'est la deuxième fois en moins de 24 heures et la troisième en 5 jours que les forces de l'ordre débloquent ce dépôt des Combustibles de Normandie.

A Ouistreham: e dépôt géré par Total à Ouistreham, à 15 km au nord de Caen sur le littoral, a également été débloqué peu de temps après celui de Caen par les forces de l'ordre mercredi. "Il ne sert à rien de le bloquer, il est vide et les raffirneries sont en grève", a commenté un gendarme. C'est la deuxième fois que les forces de l'ordre interviennent au dépôt de Ouistreham. Lundi il avait été débloqué au bout de 12 heures environ. Vendredi matin, il avait également été bloqué le matin avant que les militants ne partent d'eux-même à la mi-journée.

A Donges : la préfecture de Loire-Atlantique a indiqué mercredi que des camions étaient parvenus à s'approvisionner au dépôt de carburants de Donges par une route sécurisée par les forces de l'ordre, alors que les autres accès restent bloqués par les grévistes. Quatre salariés de l'entreprise exploitant le dépôt, la Société Française Donges Metz (SFDM), ont été réquisitionnés pour assurer la sécurité de ces approvisionnements, a précisé la préfecture en milieu de matinée.

"L'ordre d'évacuer les lieux ne suffira pas"

A Brest : des barrages filtrants ont à nouveau été installés jeudi matin à proximité du dépôt de carburants du port de commerce de Brest en présence des forces de l'ordre. Vers 6 heures, une centaine de manifestants de Force ouvrière, Sud et quelques jeunes du collectif contre l'injustice sociale ont installé des barrages filtrants sur les voies menant au dépôt. Une dizaine de camions-citernes ont pu charger et prendre la route avant l'arrivée des manifestants. Mercredi, quelque 250 manifestants avaient bloqué ce secteur du port de commerce avant d'en être délogés par la police sans heurts en fin de matinée.

A Port-de-Bouc : dans les Bouches-du-Rhône, des manifestants qui bloquaient depuis mercredi matin le dépôt pétrolier ont levé le blocus dans l'après-midi. De leur propre chef, ont-ils précisé.

A Grandpuits: autre site toujours bloqué, la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Des grévistes qui se disent "déterminés" bloquent l'accès. "Nous poursuivons notre mouvement" et "un simple ordre d'évacuer les lieux ne suffira pas, ça va être un peu plus compliqué qu'avec des étudiants, les personnes ici sont déterminées, très motivées après une semaine de grève", a assuré Franck Manchon, délégué CGT de la raffinerie.

A Brive-la-Gaillarde : des manifestants ont bloqué pendant quelques heures mercredi matin ce dépôt pétrolier Total de Corrèze. "Il n'y a pas eu d'intervention de la police", a affirmé un responsable de la CGT Cheminots présent sur place.

A Gargenville : du personnel a été réquisitionné par la préfète pour redémarrer les installations d'expédition par pipeline de JET A-1 d'essence, de gazole et de fioul domestique, notamment à destination de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle".