Brétigny: des anomalies repérées avant l’accident

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Des examens de contrôle des voies avaient fait état de "fissures" quatre mois avant le déraillement.

L’INFO.  Des anomalies au niveau de l'aiguillage mis en cause avaient été repérées plusieurs mois avant la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, qui a fait sept morts le 12 juillet, affirme jeudi Le Figaro. "Les comptes rendus d'inspection des voies de Brétigny-sur-Orge réalisés entre février 2013 et le 4 juillet, soit huit jours avant le déraillement, lèvent une partie du voile sur l'état des voies au moment de l'accident. Et pointent très clairement des problèmes d'entretien et de maintenance", assure le quotidien qui s'est procuré ces documents.

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Des constations sans effet. Et de détailler que "les fissures du rail N.11301, là où l'éclisse a pivoté sur elle-même, causant le déraillement, avaient bien été repérées par les agents chargés de l'inspection, car elles figurent sur un rapport datant du 4 avril." Mais "ces constatations n'ont pas été suivies d'effet", souligne le journal qui relève : "le rapport rédigé ce jour-là note même que la traverse jonction double est cassée à coeur, ce qui relève d'une urgence niveau 2, à traiter dans les trois mois."

L’absence d’un boulon "primordial". Et Le Figaro a posé la question suivante à des cheminots: "si le rail avait été réparé, l'accident aurait pu être évité? 'Sans aucun doute', répondent les cheminots". Ensuite, "selon ces comptes rendus d'inspection des voies, il apparaît que le boulon" manquant de l'éclisse qui en compte quatre "était absent au moins depuis le 21 février". Or "les cheminots que nous avons consultés sont formels: ce boulon, à cet emplacement précis (au milieu), joue un 'rôle primordial', souligne le quotidien.

La maintenance en cause. "Il ressort de ces fiches d'inspection que, depuis février, l'entretoise de liaison n'a pas été serrée et qu'il manque un boulon. Sur les fiches du mois d'avril, le problème est toujours là. La maintenance est donc sous le feu des critiques. Même si les constatations sont faites sur le terrain, elles ne sont pas suivies d'effet", conclut Le Figaro.