Bové salue la condamnation de Monsanto

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avec AFP , modifié à
REACTIONS - Pour les opposants à la firme, ce jugement permet de poursuivre le combat.

Les adversaires de Monsanto n'ont pas tardé à réagir à la condamnation de la firme. La justice a reconnu la responsabilité du géant américain dans l'intoxication d'un agriculteur, Pierre François.

José Bové, fer de lance de la lutte anti-Monsanto depuis des années, a rappelé que l'herbicide incriminé dans ce procès "avait été classé comme dangereux depuis les années 1980". Mais, a-t-il ajouté, "il n'a été retiré de la circulation qu'en 2007 en France, ce qui montre bien que le problème des autorisations de ces herbicides est complètement à revoir et que les pouvoirs publics ont laissé traîner au-delà des risques reconnus au niveau international".

Pour l'euro-député Vert, ce jugement doit encourager les autorités à "revoir le problème des autorisations d'herbicides" en France. Il en a profité pour rappeler le combat actuel contre le maïs OGM Mon 810, commercialisé par Monsanto, qui cherche à l'introduire en France.  

Ségolène Royal a également réagi à cette annonce, en rappelant que "la démarche" du céréalier de Bernac (Charente) "a été soutenue par la région Poitou-Charentes pour permettre aux agriculteurs victimes de l’industrie chimique de se défendre, pour demander une réorientation des pratiques agricoles et une plus grande vigilance des autorités sanitaires". Pour la présidente socialiste de la région, "cette condamnation est une première et va ouvrir la voie à d’autres procédures par des agriculteurs victimes de troubles ou de maladies graves",

Impossible de "se défausser" 

De son côté, le porte-parole de l'ONG Générations Futures, une ONG qui lutte contre l'utilisation massive de pesticides dans l'agriculture, a indiqué que le jugement du tribunal de grande instance de Lyon allait permettre de "demander des comptes" aux producteurs de pesticides qui "ne pourront plus se défausser".

"Les firmes phytosanitaires savent dorénavant qu'elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités sur les pouvoirs publics ou l'utilisateur et que des comptes leurs sont demandés", s'est réjoui François Veillerette dans un communiqué.

Et le porte-parole de poursuivre : "C'est une étape importante pour tous les agriculteurs et les autres victimes des pesticides qui voient enfin la responsabilité des firmes mise en cause dans les maladies douloureuses qui les touchent et leurs préjudices indemnisés".