Bioéthique : "la loi est déjà rétrograde"

"La France est à la traîne par rapport aux autres pays européens dans le domaine de la bioéthique", juge le professeur François Olivennes.
"La France est à la traîne par rapport aux autres pays européens dans le domaine de la bioéthique", juge le professeur François Olivennes. © Capture écran TV5 Monde
  • Copié
, modifié à
Le Pr François Olivennes craint que l’Assemblée ne réduise les possibilités de la recherche.

Le Professeur François Olivennes, gynécologue-obstétricien, a estimé mardi matin sur Europe 1 que la loi sur la bioéthique est "déjà rétrograde". Une prise de position qui intervient au moment où les députés se penchent sur le projet de loi de révision des lois de bioéthique, un texte amputé de sa mesure-phare, la levée partielle de l'anonymat pour les dons de gamètes, et qui maintient le statu quo concernant la recherche sur l'embryon.

Pour François Olivennes, la France est à "la traîne" dans ce domaine par rapport aux autres pays européens. Ce spécialiste de la fertilité estime que "les lobbys chrétiens et catholiques imposent leurs vues". "Pour la première fois depuis l’histoire du Prix Nobel, on a vu l’Eglise critiquer le prix Nobel de médecine", a-t-il déploré.

Le Professeur François Olivennes au micro de Marc-Olivier Fogiel :

"Le pire des cauchemars"

Le Professeur Olivennes juge que "le pire des cauchemars" serait "la limitation du nombre d’embryons" qui "réduirait les chances de grossesse pour deux tiers des troubles infertiles". Des craintes partagées par le généticien Axel Kahn : "d'un point de vue juridique et même intellectuel, c'est d'une totale absurdité".

La ministre de la Recherche Valérie Pécresse estime en revanche le texte dans son ensemble est "une loi prudente" qui respecte les "principes français".