Bettencourt : une troisième enquête

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avec agences , modifié à
Une nouvelle enquête a été ouverte vendredi. Cette fois pour blanchiment de fraude fiscale.

Pour la troisième fois en l’espace de quelques semaines, le parquet de Nanterre a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire sur une partie de révélations liées à l’affaire Bettencourt-Woerth. Sur quoi portent ces différentes procédures ?

Vendredi 10 juillet : blanchiment de fraude fiscale et conflit d’intérêt. Cette procédure avait été évoquée dès la fin du mois de juin dans un rapport par le procureur Philippe Courroye. Il s’agit de vérifier des informations trouvées dans les enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt. Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de l’héritière de L’Oréal, évoque des comptes bancaires en Suisse, une évasion fiscale vers l'Uruguay et Singapour et l'existence de l'île Arros aux Seychelles acquise par la fortune Bettencourt via le Liechtenstein.

Dans le rapport rendu à sa hiérarchie, Philippe Courroye disait aussi vouloir enquêter sur les conditions dans lesquelles Florence Woerth, la femme du ministre Eric Woerth, a été embauchée pour travailler au service de Liliane Bettencourt.

Mercredi 7 juillet : financement illégal de campagne électorale. Le même Philippe Courroye veut enquêter sur les déclarations de Claire Thibout, l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt. Au cœur de cette procédure : l’éventuelle remise d’une importante somme d’argent liquide à Eric Woerth pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Mercredi 16 juin : atteinte à la vie privée. Le parquet de Nanterre s’intéresse à la façon dont ont été captés les enregistrements de conversations piratées entre Liliane Bettencourt et ses proches, à son domicile. Un ancien majordome de la milliardaire est notamment entendu.

Trois procédures pour un seul et même homme : Philippe Courroye. L'avocat de Claire Thibout, Me Antoine Gillot, mais aussi les syndicats de magistrats, le Parti socialiste et des personnalités comme l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin estiment que le procureur de Nanterre, qui dépend hiérarchiquement du ministère de la Justice et qui est par ailleurs un ami de Nicolas Sarkozy, n'agira pas en toute indépendance. Ils exigent donc la désignation d'un juge d'instruction.

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