Besson au secours de Petroplus

Le patron de Petroplus sera reçu mercredi par le ministre Eric Besson.
Le patron de Petroplus sera reçu mercredi par le ministre Eric Besson. © MAX PPP
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avec Laure Dautriche et AFP , modifié à
Après SeaFrance, le gouvernement s’attelle au cas de Petroplus dont la raffinerie est menacée à Rouen.

Le ministre de l’Industrie a convoqué le patron de Petroplus mercredi. Eric Besson veut prendre les choses en main alors que le PDG du groupe helvétique, en proie à de graves difficultés financières, a lancé lundi la mise à l'arrêt provisoire de trois raffineries dont celle de Petit-Couronne, en Seine-Maritime. Et ce, après le revirement inattendu du gouvernement lundi pour sauver SeaFrance.

Faire le point sur la situation

A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement semble vouloir être aux petits soins de l’industrie française et éviter tout licenciement. Preuve en est avec la rencontre entre Eric Besson et Paul Vettier, qui se tiendra à Bercy mercredi en fin de journée. Elle doit permettre de "faire le point sur la situation du groupe, et plus particulièrement sur les perspectives concernant le site français de Petit-Couronne".

Car le groupe suisse assure ne plus avoir les financements nécessaires pour acheter du pétrole brut. La raffinerie n’est donc plus alimentée depuis mardi. La semaine dernière, le gouvernement français avait déjà "immédiatement" saisi la Médiation du crédit français "pour intervenir auprès des banques". Elle permet de soutenir les entreprises confrontées à des difficultés avec leurs banques.

Depuis, Eric Besson a assuré faire tous les efforts pour aider le groupe à obtenir une ligne de crédit d'un milliard de dollars auprès des treize banques internationales qui le financent. Il a également assuré que les trois banques françaises impliquées s'étaient dites prêtes à participer, si les autres établissements suivaient.

"Nous, on va les mettre à mort"

Les syndicats ne veulent pas d’une simple discussion entre leur patron et le ministre. "On a besoin de cette raffinerie. Dans l’intérêt national que l’Etat réquisitionne la raffinerie", réclame le délégué CGT Yvon Scornet. "Qu’on chasse Petroplus, on n’en a pas besoin. Ce sont plus des banquiers que des hommes d’affaires. Ce ne sont pas des raffineurs", déplore-t-il avant d’ajouter : "qu’on traite avec les qatari s’il le faut et qu’on ait affaire avec des gens qui soient des pétroliers et des industriels, capables de relancer la raffinerie".

Les employés de la raffinerie assurent vouloir sévir si la situation ne se débloque pas. "Aujourd’hui on est gentils. On demande des comptes gentiment. Si demain il n’y a plus rien à espérer, on va nous entendre, mais dans la rue. On va faire du bruit et s’attaquer à tout et notamment au ministère qui ne nous donne pas encore de réponse", affirme Yvon Scornet déterminé. "S’ils veulent nous mettre à mort, nous, on va les mettre à mort".

L'entreprise suisse Petroplus est le plus grand raffineur indépendant de pétrole en Europe. Elle s'est vue contrainte d'arrêter provisoirement l'activité au sein de trois des cinq raffineries en sa possession, dont celle de Petit-Couronne, à Rouen, qui emploi près de 550 personnes.