Belle-mère, un vrai statut ?

88% des personnes interrogées souhaiteraient qu'il y ait un droit de garde du beau-parent en cas de séparation ou de décès.
88% des personnes interrogées souhaiteraient qu'il y ait un droit de garde du beau-parent en cas de séparation ou de décès. © MAXPPP
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avec Raphaële Schapira , modifié à
 - Les Français sont favorables à la reconnaissance du statut de beau-parent, selon une étude.

En France, selon L’Insee, 1,2 million d’enfants vivent, et 400.000 bébés naissent par an au sein d’une famille recomposée. Pourtant, cette situation a du mal à être retranscrite dans la loi, et des vides juridiques persistent, notamment en ce qui concerne le droit des beaux-parents. Or, selon un sondage Ispos pour la chambre des notaires, qu’Europe 1 dévoile mardi en exclusivité, les Français veulent que ça change. Une large majorité d’entre eux se déclarent ainsi favorables à l’instauration d’un statut juridique pour le beau-père ou pour la belle-mère dans le cadre de familles recomposées.

Histoire de ne pas vivre la mésaventure de Mare-Luce, qui, pendant plus de dix ans, a "participé à l’éducation " de son beau-fils. "Ce n’est pas comme s’il ne se passait rien ", témoigne-t-elle pour Europe 1. "On vit avec ces enfants, on partage leur vie, on partage leurs émotions. Il se tisse des liens, il se tisse de l’amitié, et tout d’un coup, on n’existe plus. Il n’existe plus rien. Il y a un vide", regrette-t-elle.

Réforme proposé en 2009

Jusqu’à 88% des personnes interrogées souhaiteraient qu'il y ait un droit de garde en cas de séparation ou de décès. Le problème est plus douloureux encore dans ce dernier cas, car si rien n’a été prévu, le beau-parent est totalement exclu. "En cas de décès, on peut tout à fait placer des enfants, alors qu’il y aurait des beaux-pères ou des belles-mères qui souhaiteraient avoir la garde", dénonce Elodie Frémont, notaire. "Dans nos sociétés, où il y a beaucoup de remariage, où on n’est pas forcément, en tant qu’enfant, élevé par son père ou sa mère biologique, il serait bon quand même de prévoir un statut pour le beau-père ou la belle-mère qui a considéré les enfants de sa femme ou de son mari comme ses propres enfants pendant toute sa vie."

Cette réforme, le gouvernement l’avait proposée en 2009, mais elle n’a jamais abouti. Les plus conservateurs de l’UMP s’y étaient en effet farouchement opposés, redoutant que cela n’ouvre un début de droit parental aux couples homosexuels.