Bayonne : des parents d'élèves occupent le local PS

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avec AFP

Une vingtaine de personnes, parents d'élèves d'ikastolas et présidents de ces écoles en langue basque, occupaient mercredi vers 18H30 le siège du PS de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), exigeant une prise de position du gouvernement sur les écoles dites "immersives", a constaté un photographe de l'AFP. Munis de sacs de couchage, ces manifestants sont arrivés vers 17H15, le porte-parole de Seaska, la fédération des parents d'élèves des ikastolas, déclarant au permanent sur place qu'ils venaient "occuper les locaux", l'incitant à "faire remonter l'information" et à faire savoir "qu'ils étaient décidés à rester là jusqu'à avoir une réponse au problème". Sur leur banderole, on lisait "Une loi pour les écoles immersives!". "Nous voulons une réponse de François Hollande (...). Nous lui demandons comme il l'avait promis lors de sa campagne une loi pour les écoles immersives", a précisé à une correspondante de l'AFP Hur Gorostiaga, président de Seaska.Fr Hollande "avait promis de ratifier la Charte des langues régionales et de promulguer une loi pour protéger les langues, il n'a pas tenu ses promesses", a-t-il déploré, réclamant "une loi pour le système 'submersif'" qui compte, selon lui, 13.000 élèves dans cinq réseaux (Bretagne, Alsace, Catalogne, Occitan et Basque). 

Le fait déclencheur de cette manifestation apparaît être la volonté du sous-préfet de Bayonne de bloquer la construction d'une extension de l'ikastola d'Hendaye sur un terrain communal. Le sous-préfet avait ainsi écrit au maire pour l'enjoindre à "retirer" une délibération du 23 avril approuvant un projet de construction en ce sens.
Le sous-préfet rappelait dans sa lettre que les ikastolas sont "des établissements d'enseignement privé" et donc que "les subventions d'investissement" et la "mise à disposition de locaux du domaine public" sont "strictement interdites", disposition qui ressort de la loi Falloux. Cette lettre avait fait descendre entre 1.300 et 4.000 personnes, selon les sources, dans la rue à Bayonne, le 22 juin. Une première tentative de délibération du maire de Hendaye sur le sujet avait déjà entraîné un courrier de mise en garde du sous-préfet début 2013. De 2 à 3.000 personnes avaient alors manifesté à Hendaye le 2 février. La Fédération des ikastolas avait rappelé que les 30 ikastolas, scolarisant au Pays Basque français plus de 3.000 élèves, bénéficient généralement de financements publics via des montages administratifs, et seraient menacées de fermeture si on leur appliquait la loi à la lettre.