Avertisseurs de radars : un vent de colère

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avec Matthieu Charrier , modifié à
Les fabricants demandent au gouvernement de revenir sur l’interdiction de leurs produits.

Le marché des avertisseurs de radars est directement menacé depuis mercredi, et l’annonce par le gouvernement de l’interdiction pure et simple de ce type de dispositif d’ici septembre. Une décision gouvernementale à laquelle ont vivement réagi les trois principaux fabricants du secteur, Coyote, Inforad et Wikango, qui ont appelé jeudi à la mobilisation contre cette interdiction.

Tout en évoquant "4 millions 700.000 conducteurs stigmatisés par le gouvernement", les fabricants se regroupent dans l’association Afftac pour dénoncer "une annonce faite dans la précipitation et sans concertation", qu’ils considèrent comme "injuste, injustifiée et aveugle".

Une campagne pour défendre la communauté des utilisateurs, ainsi qu’une mobilisation le mercredi 18 mai, est ainsi prévue pour faire valoir leurs intérêts. "On veut réunir les gens, et en ce qui concerne Paris, on donne rendez-vous à l’Assemblée nationale le mercredi 18 mai", a précisé Loïc Ratier, directeur de Wikango, sur Europe 1.

Une généralisation grâce aux nouvelles technologies

Les dispositifs d’avertisseurs de radars, qui permettent de connaître le positionnement des radars fixes grâce à des petits bips, sont généralement disponibles dans les GPS. Or, un conducteur français sur deux utilise actuellement un GPS.

Les avertisseurs de radars fonctionnent via la géolocalisation, et peuvent être embarqués de série dans les voitures, ou exister sous forme de boîtiers dans les téléphones portables.

D’autres systèmes, sous forme notamment d’applications iPhone et Android donnent, cette fois, la position des radars mobiles grâce aux deux millions de Français qui renseignent les autres automobilistes en temps réel.

Comment les interdire ?

Pour les gendarmes, il ne sera pas forcément évident de faire la différence entre un simple GPS et un GPS qui donne la position des radars. Difficile donc de savoir s’ils pourront vraiment vérifier les dispositifs utilisés par les automobilistes. L’autre question est de savoir si les utilisateurs auront eux-mêmes la possibilité de couper leurs avertisseurs de radars.

Concernant les autres systèmes d’avertissement, le gouvernement peut tout simplement stopper les réseaux, ce qui anéantirait immédiatement les services. Reste à savoir ce qu’il adviendra des abonnements éventuellement payés par les utilisateurs.

"Discuter avec les pouvoirs publics"

Alors que le gouvernement interdit leurs produits pour des raisons de sécurité routière, les constructeurs invoquent la sécurité pour justifier leur mécontentement. "Le but est clair, on veut discuter avec les pouvoir publics, on peut travailler avec eux pour rendre les produits plus sécuritaires", demande Loïc Ratier.

Car ces sociétés considèrent qu’elles participent à la prévention routière. "Le plus simple (ndlr pour assurer sa sécurité), c’est de rouler à la bonne vitesse et nos outils permettent de le faire", argumente Fabien Pierlot, président de Coyote System, au micro d’Europe 1. "Nos outils communiquent en permanence la limitation de la vitesse, ils sensibilisent l’automobiliste sur le fait que c’est limité à 130, ou à 110, quand il dépasse cette vitesse il est averti, puisque ça sonne", explique-t-il, avant d’ajouter avec regret : "je pense qu’il y a une méconnaissance du produit".

En plus de la sécurité des utilisateurs, les constructeurs mettent en avant les conséquences économiques importantes de la décision du gouvernement. Selon eux, 2.000 emplois directs et indirects sont ainsi menacés.