Arrestations en série de bolides

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7 voitures de luxe engagées dans la course illégale Cannonball Run ont été interceptées jeudi.

Une Bentley Continental GT, une Audi R8, une Porsche 911 Carrera et plusieurs Ferrari arrêtées par les forces de l’ordre pour des excès de vitesse aux alentours de 200 km/h. C’est le bilan des brigades rapides d'intervention, les gendarmes des autoroutes français, pour la seule journée de jeudi.

Ces gendarmes, qui se consacrent principalement aux véhicules roulant à très grande vitesse, ont ainsi perturbé les participants d’une célèbre "course sauvage" réservée aux passionnés de voitures, de préférence richissimes : la Cannonball run Europe.

Les arrestations suivent le tracé de cette course : la première voiture, une Bentley, a été arrêtée jeudi midi sous le tunnel du Mont-Blanc à 140 km/h au lieu de 70. D’autres arrestations ont suivis, à Merceuil, Auxerre puis Fleury-en-Bière. Deux conducteurs, des citoyens britanniques, ont même été placés en garde à vue pour "mise en danger de la vie d’autrui ".

Une course illégale mais qui continue

Ces " Cannonball Run" s’inspirent du film du même nom, retraçant une course clandestine sans aucune règle entre la côte Est et la côte Ouest des Etats-Unis. Avec Burt Reynolds et Roger Moore à l’affiche, ce film de 1981 a marqué tout une génération de fous du volant.

C'est cette épopée fictive que tentent de revivre les pilotes, à l'image de cet extrait de l'édition 2007 :

 

Chaque année, de riches conducteurs traversent donc l’Europe, avec des itinéraires de course fournis le matin même du départ. L’édition 2010 a pris son départ au Royaume-Uni le 4 juillet, avec pour objectif la côté adriatique. C’est sur le chemin du retour que les compétiteurs chauffards ont été arrêtés, au cours de l’étape reliant Milan à Versailles.

En 2007, la course avait même causé la mort de deux personnes en Slovénie. Pourtant, ce genre de course est très difficile à interdire. "Ils jouent sur les différences de dispositifs législatifs", analyse le colonel Fontenaille, responsable de la sécurité à la direction générale de la gendarmerie

"Ils font l’objet d’un suivi serré"

Alertés jeudi matin de leur arrivée imminente sur le territoire français, la gendarmerie a donc mis en place un suivi de la course pour sanctionner la moindre infraction. Tous les conducteurs arrêtés se sont vu infliger une amende de 700 euros, évidemment insignifiante pour des pilotes fortunés.

Si l’excès de vitesse est "modéré", le conducteur se voit retirer son permis mais conserve sa voiture. Pour les autres, la voiture est confisquée puis revendue, ce qui marque beaucoup plus les conducteurs. Il y a quelques années, un Anglais avait même racheté sa voiture environ 150.000 euros.

"Ce genre de course évitait le territoire français depuis 2006. C’était encore le cas cette année, puisqu’à l’aller, ils ont débarqué à Calais pour rejoindre directement la Belgique", explique le colonel Fontenaille.

"Après avoir été traités assez durement en 2006, là , ils tâtaient le terrain", poursuit-il, avant d’ajouter : "on espère qu’ils y penseront l’année prochaine et éviteront la France".