Appendicite : l’antibiotique pourrait suffire

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Pour certains chercheurs, l’opération ne serait nécessaire que pour les cas graves.

Pour soigner les formes d’appendicites non compliquées, le recours à la chirurgie n’est pas forcément nécessaire, des antibiotiques peuvent suffire. C’est la thèse soutenue par le professeur Rodney Manson chirurgien à l’université de Californie, dans un article paru vendredi dans la revue scientifique The Lancet, et relayée par le supplément santé du Figaro lundi.

L’avis de Rodney Manson est partagé par de nombreux de chirurgiens, notamment en France, où le recours au bistouri pour soigner l’appendicite est bien plus fréquent que dans d’autres pays. Pour lui, "si on parvient à épargner 60 à 70% des interventions, il y a aura un bénéfice pour les malades et la santé publique". Il faudra néanmoins que plusieurs études soient réalisées avant d’"envisager de changer de stratégie" et de recourir plus systématiquement aux antibiotiques, selon Rodney Manson.

Moins d’opérations en France


En France, la recherche s’interroge. Le professeure Corinne Vons, de l’hôpital Jean Verdier de Bondy, a ainsi mené une étude avec cinq autres collègues de l’assistance publique, que relate Le Figaro. Sur un groupe de 240 patients atteints de l’appendicite, 120 sont été opérés et 120 soignés avec 3 à 4 grammes quotidien d’un antibiotique, l’Augmentin. Les résultats ne sont pas forcément concluants : neuf patients soignés par antibiotiques ont subi une péritonite post-thérapeutique, contre deux du groupe qui avait été opéré. Mais les auteurs de l’étude estiment que des patients présentant des cas d’appendicite compliquée, qui nécessitent une opération, ont été inclus par erreur dans l’étude. "Nous avons espoir de faire mieux dans un prochain essai", estime Corinne Vons dans Le Figaro.

Selon le quotidien, les opérations en France sont en baisse : dans les années 1980, 300.000 cas d’appendicites étaient soignés sur la table d’opération, alors qu’il n’y en avait plus que 90.000 en 2009. Une tendance favorisée par l’amélioration du diagnostic au scanner, qui a permis de distinguer les cas plus ou moins aigus d’appendicite. Et qui pourrait se confirmer si les scientifiques parviennent à prouver le bien-fondé, en pratique, d’un traitement par médicament.