Angolagate : les protagonistes

Pierre Falcone, Charles Pasqua et Arcady Gaydamak sont jugés en appel dans le procès de l'Angolagate.
Pierre Falcone, Charles Pasqua et Arcady Gaydamak sont jugés en appel dans le procès de l'Angolagate. © Reuters et MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Le procès en appel de ce trafic d'armes présumé réunissait plusieurs personnalités.

Pierre Falcone. Né en 1954 en Algérie d'une mère colombienne et d'un père italien, Pierre Falcone crée en 1985 une société de négoce, Brenco. Polyglotte et audacieux, il parcourt la planète et décroche les contrats.

Dans les années 1990, il est un intermédiaire de la Sofremi (Société française du ministère de l'intérieur), qui vend du matériel de police à l'étranger. Marié à une mannequin bolivienne, Pierre Falcone mène alors grand train entre les Etats-Unis, le Brésil et la France.

A partir de 2000, la justice le rattrape, pour plusieurs affaires. Il est accusé d'avoir vendu des armes sans autorisation pour 593,178 millions d’euros à l'Angola. Il nie tout trafic, mais le tribunal le condamne lors du premier procès en octobre 2009 à six ans de prison ferme. Incarcéré depuis ce jugement, il devrait être libéré sous peu après sa condamnation en appel à 30 mois de prison ferme.

Un imbroglio politico-financier

Arcadi Gaydamak. Né à Moscou il y a 58 ans, Arcadi Gaydamak dit être arrivé à Paris à 20 ans sans un sou en poche. Après des petits boulots, il crée une société de traduction et ses affaires décollent. De nationalité française, canadienne, israélienne et angolaise, c’est un grand amateur d'arts martiaux.

Vers la fin des années 90, son nom apparaît dans une affaire de blanchiment. Il est accusé de trafic d'armes vers l'Angola, en complicité avec Falcone. Il écope lui aussi de six ans ferme en octobre 2009, mais il ne va pas en prison : il dit vivre à Moscou et ne s'est pas présenté à la justice française. Il est aussi poursuivi pour blanchiment en Israël, où il a acheté un club de foot et brigué sans succès la mairie de Jérusalem. Il n'est pas non plus apparu au procès en appel, ce qui n'a pas empêché sa peine d'être réduite à trois ans de prison ferme.

La culture du secret

Charles Pasqua. Agé de 83 ans, Charles Pasqua a eu une riche carrière politique, exerçant tour à tour les fonctions de député, sénateur, président de conseil général ou ministre. C’est également un habitué des tribunaux, mis en cause depuis une dizaine d'années dans diverses affaires de malversations (Gec Alsthom-Transport, Sofremi, casino d’Annemasse, Fondation Hamon, etc.). L’intéressé attribue ces déboires à des coups bas politiques.

Dans l'affaire de "Angolagate", Charles Pasqua a été condamné à trois ans de prison dont un ferme et 100.000 euros d'amende pour trafic d'influence en première instance, avant d'être relaxé en appel. Personnage haut en couleur avec sa faconde méridionale, Charles Pasqua traîne aussi une part d'ombre liée à d'anciennes activités dans des services d'ordre parallèles. Il a revendiqué durant le premier procès une culture du secret qui, dit-il, lui a sauvé la vie pendant la guerre.

Une médaille du Mérite qui intrigue

Jean-Charles Marchiani. Ancien préfet du Var et conseiller de Charles Pasqua à l'Intérieur, Jean-Charles Marchiani, 67 ans, a été condamné à trois ans de prison dont 15 mois ferme en première instance. La cour d'appel l'a condamné à deux ans de prison dont huit moins ferme pour recel d'abus de bien sociaux.

La justice lui reproche d'avoir accroché au revers de la veste d'Arcadi Gaydamak une médaille du Mérite pour laquelle le milliardaire, selon l'accusation, aurait versé 220.000 euros à une association qui finançait indirectement les activités politiques de Pasqua.