Une cinquantaine de militants écologistes et altermondialistes ont bloqué samedi les accès à un chenil de Folembray (Aisne), tentant sans succès d'empêcher la tenue d'une chasse à courre, a-t-on appris de sources concordantes. Les militants, une cinquantaine selon la préfecture de l'Aisne et le collectif altermondialiste "Les désobéissants", sont issus de trois collectifs de défense de la forêt et de la biodiversité, de défense des animaux, et altermondialiste.
Vers 9H00 samedi, les militants ont cadenassé les accès au chenil pour empêcher les chiens de rejoindre une chasse à courre qui devait avoir lieu dans la journée. Mais les chasseurs ont pu "faire sortir les chiens par un autre accès" et lancer la partie de chasse en début d'après-midi, selon le sous-préfet de permanence. "Nous avons perturbé la chasse jusqu'au bout et ils n'ont pas eu les cerfs", a affirmé Xavier Renou, membre des "Désobéissants", joint au téléphone par l'AFP.
Selon la gendarmerie, présente sur place, "il y a eu quelques petites tensions (lors du blocage du chenil) mais la situation est redevenue calme". Un militant, qui s'était perdu en forêt dans la soirée, a finalement été retrouvé. "Les activistes réclament d'une seule voix l'arrêt immédiat de la chasse à courre, cette pratique archaïque réservée à quelques privilégiés (15.000 euros la chasse), hautement destructrice de l'équilibre végétal et animal de la forêt", ont indiqué "Les désobéissants" dans un communiqué. "Nous sommes strictement non violents", a précisé M. Renou, évoquant "la première grosse action d'une série". Les militants ont demandé à rencontrer le préfet pour "discuter du statut de la chasse à courre".
Dans leur communiqué, ils ont dénoncé une "souffrance infligée par plaisir" aux animaux sauvages lors de ces parties de chasse, dont "la course effrénée et le stress engendré rendent leur chair impropre à la consommation". Le chenil appartient selon les militants à une société de chasse à courre picarde, le Rallye nomade, qui ne pouvait être jointe dans l'immédiat.