Affaire Toscan : des policiers français en Irlande

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et Guillaume Biet , modifié à
C'est la première fois que des policiers français se rendent sur place dans cette enquête.

Près de 15 ans après la mort de Sophie Toscan du Plantier, l’enquête est relancée. Depuis décembre 1996 où l’épouse du producteur de cinéma français Daniel Toscan du Plantier avait été retrouvée morte, près de sa maison en Irlande, ses parents se battent pour savoir la vérité. Cette semaine, cinq policiers français s’envolent pour l’Irlande, une première dans cette affaire.

Parmi ces cinq policiers, il y aura deux techniciens du laboratoire de police scientifique de Paris qui vont à Dublin pour faire des prélèvements sur les pièces à conviction du dossier. Trois enquêteurs de la police judiciaire, eux, vont passer dix jours dans la région de Cork, en Irlande, pour interroger une trentaine de témoins qui ont accepté le principe de ces auditions .

"Pour les familles, c'est très satisfaisant"

Pour l’avocat des parents de Sophie Toscan du Plantier, Me Alain Spilliaert, c’est un travail essentiel, qui n’avait jamais pu être fait jusqu’à présent. "Nous avions en 1997 déposé plainte pour saisir la justice française, nous souhaitions que les policiers français aillent sur place, mais cela a été refusé pendant des années par les autorités irlandaises", a-t-il indiqué au micro d’Europe 1. "Pour la famille, c’est très satisfaisant de voir enfin que la coopération entre la police et la justice des deux pays devient effective".

Une partie des divergences entre les deux pays semble provenir des différences entre les deux systèmes légaux. En France, une mise en cause criminelle ne nécessite que l'existence d'indices "graves et concordants", alors que le système irlandais est a priori plus exigeant. 

Seul le principal suspect du meurtre de Sophie Toscan du Plantier ne sera pas interrogé. Ian Bailey est pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, et le juge d’instruction français Patrick Gachon a obtenu son extradition vers la France. Le juge d'instruction français a repris l'affaire à partir de 2008 et a fait exhumer le corps de la victime. Mais le suspect a fait appel en avril dernier et son recours n’a toujours pas été examiné par la Cour suprême irlandaise.