Affaire Mouzin : un 5e juge, un espoir ?

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avec AFP , modifié à
Le père de la fillette disparue en 2003 espère "un regard neuf" sur ce dossier.

Voici dix ans presque jour pour jour qu'Estelle Mouzin, 9 ans, disparaissait. Le 9 janvier 2003, alors qu'elle quittait l’école primaire de Conches-sur-Gondoire pour se rendre à son domicile de l’allée du Rond-de-Cerf, à Guermantes, Estelle Mouzin s'est volatilisée.

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En l'espace de dix ans, quatre juges d'instruction et trois procureurs s'étaient déjà succédés pour tenter de déterminer l'origine de cette disparition. Un temps envisagée par les enquêteurs, la piste du tueur en série Michel Fourniret a finalement été écartée  par les enquêteurs en janvier 2007. Mais le père de la jeune fille, Eric Mouzin, espère que la nomination d'un cinquième juge dans l'enquête apportera "un regard neuf".

Nouveau juge, "nouveau regard". Le père de la jeune fille a d'ailleurs rencontré ce nouveau juge en charge de l'enquête "pour savoir comment il envisageait le futur proche des investigations et les modalités de nos relations", confie-t-il dans une interview accordée lundi au Parisien. "Ce magistrat a demandé à travailler en doublette avec un autre juge, c’est un avantage. Il n’y a rien de pire qu’un juge isolé sur ce type de dossier", commente le père de famille.

Eric Mouzin, a également indiqué "attendre le résultat de l'analyse d'un enquêteur détaché depuis deux ans par la direction régionale de la police judiciaire de Versailles, pour la relecture du dossier dans son intégralité". "Cette méthode de l'oeil neuf pourra peut-être nous apporter de nouveaux éléments", a-t-il espéré.

Un numéro vert conservé. Depuis le début de l'enquête, en 2003, un numéro vert est activé. Il n'a jamais été interrompu. Il s'agit du 0800.336.098. "On peut espérer qu'au bout de 10 ans, les personnes ont la possibilité de parler plus librement", a-t-il souligné, rappelant que "ce numéro vert, mais aussi la déposition sous X, peuvent peut-être permettre de retrouver celui ou celle qui a enlevé Estelle".

Une justice "trop lente". Concernant l'enquête et la piste Fourniret, Eric Mouzin a un regret principal : "le temps de la justice est incroyablement long". Et de préciser : "j'en veux pour exemple les expertises génétiques sur les scellés Fourniret saisis en Belgique, que nous avons demandées en mai 2010 et qui n'ont été accordées qu'en 2011 après un devis et dont nous aurons les résultats au début 2013". Les scellés concernent en particulier des morceaux de lacets blancs et de gants noirs, fournis par les autorités belges après l'arrestation de Michel Fourniret.

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"Des questions doivent être posées". Ce dernier a été condamné en mai 2008 à la perpétuité pour sept meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001. Si Eric Mouzin n'accuse pas formellement Michel Fourniret, il souligne quelques éléments troublants et se dit "partagé".

"Son alibi du coup de téléphone passé le soir de la disparition, depuis la Belgique, à son fils en France pour lui souhaiter son anniversaire, c’est trop beau pour être vrai. Il nous faudrait apporter des preuves qu’il a pu construire cet alibi", estime-t-il au Parisien. Et de conclure : "il ne faut pas décrédibiliser cette piste et, sur ce coup de fil, des questions doivent être posées. C’est à l’ordre du jour."