Affaire Merah : un Algérien expulsé à tort de retour en France

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avec AFP , modifié à
Un Algérien, dont l'expulsion en 2012 dans la foulée de l'affaire Merah a récemment été annulée par la justice, a pu faire son retour en France mercredi.

L'INFO -  En 2012, il avait été expulsé à tort de France. Deux ans après, Ali Belhadad a finalement pu faire son retour en France mercredi. La justice a en effet estimé que son expulsion, intervenue dans la foulée de l'affaire Merah, constituait un "excès de pouvoir.

"Je retrouve mes deux filles". L'arrêté d'expulsion a donc été annulé et Ali Belhadad a pu retrouver ses deux fillettes restées en France. "Je suis un peu sous le choc. Je retrouve mes deux filles âgées de 13 et 15 ans. Elles ont grandi d'un coup", a dit Ali Belhadad, 47 ans, qui avait été arrêté le 2 avril 2012 et renvoyé le jour même en Algérie. Il vivait alors en France depuis 20 ans et possédait un titre de séjour valable jusqu'en 2019.

Une expulsion décidée en "urgence absolue". A l'époque, l'ancien gouvernement multipliait les coups de filet dans les milieux fondamentalistes musulmans après les tueries de Toulouse et Montauban, perpétrées par Mohamed Merah, à quelques semaines de la présidentielle.

L'expulsion d'Ali Belhadad avait été décidée en "urgence absolue", le ministère de l'Intérieur, alors dirigé par Claude Guéant, se fondant sur une "note blanche" des renseignements faisant état de ses relations avec des vétérans de camps d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan.

"Il est dommage que Claude Guéant n'ait pas à en répondre". Mais pour son avocat, Me Eric Plouvier, il s'agissait surtout d'une "opération de communication politique", d'autant que l'Intérieur avait présenté, à tort, dans un communiqué, Ali Belhadad comme ayant été condamné pour son rôle dans des attentats à Marrakech en 1994.

En février, le tribunal administratif de Paris a finalement donné tort au ministère, estimant que l'Intérieur n'avait présenté aucun "soupçon sérieusement justifié" contre Ali Belhadad et que l'arrêté d'expulsion signé le 30 mars 2012 était entaché d'"excès de pouvoir".

"J'ai été très choqué par cette affaire. Cela a été un vrai cauchemar pour moi. Mon nom a été sali partout", a réagi Ali Belhadad. Me Plouvier a de son côté de nouveau critiqué la "décision illégale et électoraliste" dont son client a été victime. "Il est dommage que Claude Guéant n'ait pas à en répondre", a dit l'avocat.