AZF : le procureur requiert les peines maximales

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
3 ans de prison avec sursis ont été demandés contre l'ex-directeur de l'usine Serge Biechlin et 225.000 euros d’amende contre la société Grande Paroisse, ancienne filiale de Total.

Les deux procureurs au procès de l'explosion accidentelle de l'usine AZF de Toulouse, ont requis mercredi les peines maximales prévues par la loi : 3 ans de prison avec sursis et 45.000 euros d’amende contre le directeur de l'usine Serge Biechlin, et une amende de 225.000 euros contre la société propriétaire Grande Paroisse, une ancienne filiale du groupe Total. Ils sont poursuivis notamment pour homicides involontaires, huit ans après le drame qui avait fait 31 morts en septembre 2001.

Au terme de quatre mois d'audiences, Patrice Michel et la procureure adjointe Claudie Viaud ont mis en cause "un dysfonctionnement grave dans la gestion des déchets et le recours à la sous-traitance, dans une usine pourtant classée Seveso 2". Claudie Viaud a notamment précisé : "Par leurs études, leur expérience, ils connaissaient le risque, mais Grande Paroisse a baissé la garde dans deux domaines, le stockage des nitrates déclassés et le croisement des produits incompatibles".

Il y a "faute caractérisée", punissable tant au plan du droit pénal que du droit du travail aussi bien pour Grande Paroisse que pour Serge Biechlin, a ajouté Claudie Viaud. Pour Patrice Michel, "aucune condamnation ne pourra réparer les souffrances qui touchent à l'infini", mais dans cette affaire "historique", le parquet estime qu'il faut "tirer les conséquences en tout domaines, c'est notre devoir de mémoire à l'égard de tous ceux qui ont perdu la vie dans ce drame qui n'avait rien d'une fatalité".

Il a bien été précisé que les réquisitions ne "concernent que Serge Biechlin et Grande Paroisse". Le ministère public avait en effet estimé irrecevables dès le début du procès les citations directes de certaines des 3.000 parties civiles, qui considéraient Total et Thierry Desmarest, l'ancien PDG du groupe pétrolier, comme les "donneurs d'ordre" chez AZF.

L'avocat de la société Total et de son ancien PDG a nié jeudi toute responsabilité de ses clients dans l'explosion de l'usine, tout en s'insurgeant contre "l'image d'entreprise de déni et arrogante" donnée de Total. Le tribunal correctionnel rendra son jugement en novembre.