AF 447 : les pilotes n'auraient pas réagi correctement

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avec Mélanie Taravant et agences , modifié à
Le crash de l’AF 447 pourrait être dû à des erreurs avérées du commandant et de ses copilotes.

A quelques jours de la publication des résultats de l’examen des boîtes noires, des révélations du Wall Street Journal viennent mettre en cause les pilotes dans le crash du Rio-Paris. Selon le quotidien économique, qui cite des sources proches du dossier, les pilotes seraient accusés d’avoir mal suivi les procédures habituelles. Ils auraient été distraits par des indicateurs de vitesse défaillants et n’auraient pas réagi correctement face à d’autres systèmes automatiques cruciaux.

L'équipage d'Air France n'aurait pas suivi les procédures habituelles et ne serait pas parvenu à maintenir la stabilité de l'avant de l'appareil lorsque l'avion est entré dans une zone de turbulences et a été confronté à un gel inhabituel. Les pilotes auraient été troublés par les alarmes simultanées de plusieurs systèmes automatiques, précise encore le quotidien économique américain.

L'absence du commandant est peut-être préjudiciable

L’attitude des pilotes avait déjà été pointée dimanche dans un article du Spiegel. Selon le magazine allemand, qui se base sur l'enregistreur des conversations dans la cabine de pilotage, le commandant de bord Marc Dubois ne se trouvait pas dans le cockpit au moment où la première alarme a retenti, car il se reposait, une procédure normale au cours d’un vol de cette durée. On l'entend dans les enregistrements regagner à la hâte le cockpit et "crier des instructions à ses deux copilotes".

L'absence du commandant dans le cockpit au moment du dysfonctionnement a pu être préjudiciable, estime Bernard Chabbert, consultant aéronautique d'Europe 1. "Cela aurait pu changer quelque chose. Le commandant de bord est plus âgé, a plus d'expérience. Peut-être qu'il y a eu une erreur d'interprétation des copilotes", explique-t-il sur Europe 1.

Le pilote automatique également mis en cause

Gérard Arnoud, pilote Airbus chez Air France et co-auteur de l'enquête parallèle sur le crash ne pense pas que l'absence du commandant du poste de pilotage ait eu une influence sur la trajectoire de l'appareil. "Il faut rappeler que les deux copilotes sont censés avoir la même compétence technique que le commandant de bord. Les tests passés tous les ans sont les mêmes", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Parallèlement à une faute humaine, Gérard Arnoud pointe la probable défaillance du pilote automatique. "Tous les ordres des pilotes sont filtrés par de l’informatique et des calculateurs. Le pilote automatique peut avoir un comportement anormal. Donc j’attends beaucoup des boîtes noires pour savoir si effectivement, il n’y a pas eu des actions de l’avion qui n’ont pas été commandées par l’équipage et qui ont été intempestifs. Du coup, si l’avion fait ce que les pilotes ne lui demandent pas de faire, ça peut être encore plus déstabilisant", juge-t-il.