17 octobre 1961 : un témoignage-clé

Brigitte Laîné a révélé en 1999, documents à l’appui, l’ampleur des violences commises à l’encontre des manifestants algériens lors de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris.
Brigitte Laîné a révélé en 1999, documents à l’appui, l’ampleur des violences commises à l’encontre des manifestants algériens lors de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec Walid Berrissoul , modifié à
- L’archiviste Brigitte Laîné a permis de révéler, en 1999, l’ampleur des violences.

C’est aujourd’hui une archiviste de 70 ans. Brigitte Laîné a révélé en 1999, documents à l’appui, l’ampleur des violences commises à l’encontre des manifestants algériens lors de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, dont François Hollande a reconnu mardi, pour la première fois, "la sanglante répression".

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Par son travail de conservatrice aux archives parisiennes, Brigitte Laîné a eu accès à des documents attestant d’une réalité différente de la version officielle soutenue par les autorités de l’époque. "Il y a des procès verbaux de commissaires qui sont très précis et qui disent dans quelles conditions tel corps a été repêché, à tel endroit et quelles sont les marques de violence", explique Brigitte Laîné au micro d’Europe 1.

"Il y a des témoignages très précis", explique Brigitte Laîné :

 

"Il y une description avec l'identification de la personne quand elle est possible", poursuit l’archiviste dont le témoignage, en 1999, lors d’un procès intenté par l’ancien préfet de police de Paris, Maurice Papon, à l’encontre de l’historien Jean-Luc Einaudi, fut décisif.

"Beaucoup de repêchages dans la Seine"

Selon les sources, de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de personnes sont mortes au cours de la répression de la manifestation pacifique à laquelle avait appelé le Front de libération nationale (FLN) algérien. Ces victimes ont péri jetées dans la Seine, tuées par balle ou le crâne fracassé par des manches de pioche ou des crosses de fusil.

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"C'était au fur et à mesure qu'on découvrait des cadavres", raconte Brigitte Laîné. "C'était beaucoup de repêchages dans la Seine. C'était des Algériens", ajoute-t-elle. Avant de précier : "on mettait souvent les lettres FMA pour "Français musulmans d'Algérie’" .